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Expulsion et attaque nazie : Angers, la ville où il fait bon vivre
Article mis en ligne le 24 janvier 2021

Le jeudi 21 janvier 2021, en plein hiver, les forces de l’ordre et la préfecture ont procédé à l’expulsion de la Grande Ourse, un lieu militant et solidaire. Elle hébergeait de nombreuses personnes sans abris, des étudiants, des travailleurs pauvres…

Les questions de pauvreté, d’égalité, de solidarité, étaient au centre des actions menées par ses militants, ils-elles organisaient d’ailleurs régulièrement des maraudes pour distribuer de la nourriture aux personnes à la rue. Les gens de l’extérieur pouvaient aussi s’y retrouver, il y avait régulièrement des événements culturels, projections de films, débats… Mais quel est donc le problème, à l’heure où les étudiants à Angers font face à une pénurie de logement, à l’heure où la crise du covid-19 plonge dans une misère une part de plus en plus importante des jeunes travailleurs-euses ? Le problème c’est que ces militant-es tiennent un discours politique, que par l’occupation d’un bâtiment inutilisé la sacralité de la propriété privée a été remise en cause. Ça c’est inacceptable, on ne remet pas cela en cause, surtout quand cette remise en cause profite à des gens qui ne comptent pas s’en servir à des fins capitalistes, surtout quand cela profite à des gens prônant des valeurs autres que la concurrence et l’enrichissement financier individuel. Donc voilà la préfecture va rendre le magasin de meuble à son propriétaire légitime sur le plan légal. Il va pouvoir y remettre des lits où personne ne dormira jamais ou faire d’autres projets lui permettant de gonfler un peu plus son capital.

Ce mois de janvier, est un mois bien triste pour la gauche angevine. La Grande Ourse est expulsée après le saccage d’un local associatif par les nazillons déjà bien connus et impunis quelques jours auparavant. Les cibles de la préfecture et de l’extrême droite sont les mêmes, ce sont ceux qui prônent d’autres valeurs que celle de la bourgeoisie capitaliste et de ses élites, ce sont ceux qui mettent en avant la solidarité, l’égalité et le droit à une vie digne qui sont victimes de ces violences. La différence est que la première agit sous couvert de légalité, l’autre comme les milices dont l’Europe garde un sombre souvenir. La mairie n’a même pas réagit alors que le saccage de ce local dont elle est propriétaire a bien été revendiquée par l’extrême droite tout en mettant en avant la « totenkopf » symbole des sinistres SS durant la seconde guerre mondiale. (...)

En période de crise sanitaire, la mairie d’Angers, mais aussi l’Etat, ont fait un choix fort. Réprimer les militants-tes qui proposent des alternatives à leur fonctionnement dogmatique, concurrentiel, où les travailleurs et les travailleuses sont considéré.e.s comme une charge pour le patronat capitaliste, où les travailleurs et les travailleuses privé.e.s d’emploi par cette bourgeoisie qui organise le chômage de masse sont montré.e.s du doigt comme des fainéants. Nos institutions et la droite de pseudo-opposition reprennent à leur compte les thématiques chères à l’extrême droite ainsi que certaines de ses théories conspirationnistes comme « l’islamo-gauchisme », qui fut jadis le « Judéo-bolchevisme ». Puis il la laisse s’organiser en milice et s’en prendre à des locaux associatifs en fermant les yeux. Mais c’était l’expulsion de la Grande Ourse la priorité, l’hiver et la crise sanitaire ça ne compte pas. Les personnes à la rue, ça ne compte pas…

Lire aussi :

Expulsion de la Grande ourse : expressions de solidarité sur les réseaux sociaux
Le matin du 21 janvier le squat de la Grande ourse a été expulsée. Le Courrier de l’Ouest utilise des techniques de manipulation pour nous faire croire que tout Angers se réjouit de cette expulsion hivernale en pleine pandémie. Heureusement, de nombreux messages de solidarité sur les réseaux sociaux montrent que ce n’est pas le cas.

Comme d’habitude le journalisme de préfecture s’illustre dans le Courrier de l’Ouest : la parole du préfet et des flics est relayée sans aucun recul. Par exemple, le squat est décrit comme insalubre et dangereux, sans que l’horreur de la vie à la rue ne soit abordée. De même, la seule fois où la parole des habitant·es est relayée, c’est pour les traiter de menteurs/euses en érigeant la parole des flics comme la vérité incontestable. On a aussi le droit à ce témoignage d’une passante, qui au passage à le droit au même temps de parole que les personnes concernées, qui se réjouit de l’expulsion. Le but de ce petit passage est bien sûr de suggérer que l’opinion populaire est favorable a cette expulsion. Heureusement, sur les réseaux sociaux d’autres individus affichent leur soutien et leur mépris de la politique locale. Voici quelques extraits que nous avons anonymisé pour respecter la vie privée de leurs auteurs/trices. (...)

LE LOGEMENT EST UN DROIT PAS UNE MARCHANDISE !