
Par cette requête, le photojournaliste Louis Witter et le journaliste rédacteur Simon Hamy demandent au tribunal d’enjoindre à la préfecture du Nord et du Pas-de-Calais de les « autoriser à accéder aux différents sites » d’évacuation pour y réaliser leurs reportages.
Ils dénoncent une « atteinte grave » et illégale à « la liberté d’expression, d’opinion, et leur corollaire, la liberté d’informer », après s’être vus « opposer un refus de documenter » des opérations d’évacuation à cinq reprises, mardi et mercredi, à Grande-Synthe, Coquelles et en plusieurs lieux à Calais.
« Cette situation se répète depuis des années »
« À chaque fois, en arrivant sur le terrain, après contrôle de nos papiers d’identité, de ma carte de presse, qui ont été photographiés sur ce qui semble être les téléphones personnels des policiers, on s’est heurté à un refus de nous laisser passer pour travailler », a déploré Louis Witter. « Nous avons été tenus à 200 ou 300 m de distance, pendant plusieurs heures. » (...)
« Cette situation se répète depuis des années. Les associatifs qui travaillent là-bas, notamment HRO (NDLR : Human Rights observers), sont sans arrêt laissés en dehors du périmètre. Pour HRO, ne pas pouvoir accéder à ces lieux, c’est aussi ne pas pouvoir collecter des preuves, d’actes illégaux ou choquants, […] notamment les lacérations de tentes. »
La préfecture du Nord « prend acte »
Sur son compte Twitter, le journaliste a diffusé mardi une série d’images, devenues virales, montrant notamment un homme en combinaison lacérant une tente. « Il s’agit de sociétés de nettoyage qui accompagnent les forces de l’ordre lors des évacuations […] et dont le rôle est de lacérer les tentes pour éviter leur réutilisation, ou d’emmener vers les bennes à ordures d’autres effets personnels de réfugiés », assure le photographe. (...)
« Reporters sans frontières (RSF) condamne ces entraves à la #libertédelapresse et demande au (préfet du Nord) de garantir le droit d’informer », a réagi mercredi soir l’organisation sur Twitter.