
À la suite de la violente intervention des gendarmes près de Redon, les 18 et 19 juin, au cours de laquelle un jeune homme a perdu sa main, l’Observatoire rennais des libertés publiques interpelle, dans une lettre, le ministre de l’intérieur et le préfet d’Ille-et-Vilaine dont la « responsabilité est engagée ». Mediapart publie ce courrier.
Intervenues, sur ordre du préfet, pour empêcher l’organisation d’une free party interdite dans un ancien hippodrome situé en pleine campagne, les forces de l’ordre ont fait un usage massif, dans la nuit, de grenades lacrymogènes, de grenades de désencerclement et des grenades de type GM2L (élaborées avec une composition pyrotechnique) ainsi que de lanceurs de balles de défense (LBD).
Les organisations qui composent l’Observatoire - la Ligue des droits de l’homme (LDH), le syndicat des avocats de France (SAF), la Fédération syndicale unitaire (FSU), le syndicat Solidaire ainsi que la Libre Pensée - s’interrogent sur les raisons d’une telle opération. (...)
« Comment une fête musicale peut-elle aboutir à de telles conséquences ? Était-il nécessaire et indispensable d’inonder de gaz lacrymogènes la prairie occupée par ces jeunes ; de lancer des grenades de désencerclement dont la dangerosité n’a cessé d’être dénoncée depuis les premières manifestations de gilets jaunes au cours desquelles il y eu une multitude de mutilations graves ? »
L’Observatoire soulève également la question de l’accès des secours au site, qui « n’ont pu pénétrer sur le terrain qu’après le retrait des forces de l’ordre ».
Gérald Darmanin et le préfet d’Ille-et-Vilaine « devront apporter des réponses claires et nous expliquer pourquoi le dialogue avec une jeunesse, enfermée depuis 18 mois, est-il impossible ? »
Ces organisations ont d’ailleurs choisi comme épitaphe à leur courrier : « Une main arrachée pour avoir dansé, la vengeance sera. » (...)