
Le mal-logement touche aujourd’hui en France 3,5 millions de personnes. La « résurgence des bidonvilles » en est l’une des dimensions.
Les bidonvilles proposent des conditions sanitaires extrêmement précaires et même parfois dangereuses. Cet habitat de relégation se traduit également par une grande difficulté d’accès à des droits pourtant fondamentaux : difficulté de scolarisation des enfants, difficulté à obtenir une domiciliation, accès à l’eau minimal, voire empêché, refus de la mise en place du ramassage des déchets, prise en charge sanitaire et sociale avant tout assumée par des associations caritatives faute d’accès aux soins, aux services sociaux, etc…
Cette dimension est niée par les pouvoirs publics français qui, depuis 25 ans, pratiquent une politique systématique d’expulsion des habitants des bidonvilles.
Ces dernières années, cette pratique s’est intensifiée et les habitants vivent au rythme des expulsions (tous les 3 à 4 mois en moyenne).
19 676 personnes dans 577 bidonvilles (...)
. À présent, une parole clairement discriminatoire semble s’être libérée contre cette population cachant ainsi un phénomène global.
Cette politique est coûteuse. Une étude de cas récente montre que les évacuations successives subies par un même groupe de personnes ont coûté près de 400 000 euros (FMSH, Rapport MigRom, 2015).
Au-delà du coût social et économique, cette politique court-termiste a sacrifié une génération d’enfants. (...)