
(...) Faut-il rappeler que, depuis 2007, les Roms, pour la plupart d’entre eux Bulgares ou Roumains, sont devenus citoyens européens ; Que s’ils font l’objet de politiques discriminatoires dans leurs pays d’origine contre lesquelles l’Europe doit se mobiliser, cette situation ne saurait justifier – bien au contraire ! – des politiques de même nature dans les pays « d’accueil »
Que le maintien des mesures transitoires, même assouplies, favorise le travail clandestin et l’exploitation de ces populations fragilisées ; Que les évacuations et expulsions, loin de régler la question sanitaire posée, ne font que déplacer le problème ; Que cette politique injuste et inefficace est aussi extrêmement coûteuse (Christophe Deltombe, président d’Emmaüs France, la chiffre à 100 millions d’euros par an, cf. Le Monde du 14 août) ; Que, toujours selon le président d’Emmaüs France, des budgets qui permettraient la mise en oeuvre de réelles politiques d’insertion économique et sociale dans le cadre du Fonds européen de développement régional, telles que la création de structures d’habitat adapté temporaires, sont disponibles et inutilisés ?
Il est urgent de mettre fin à cette politique d’affichage et d’étiquetage. Les Roms ne doivent plus être traités comme des sous-citoyens européens.
Le Syndicat de la magistrature demande en conséquence qu’il soit mis fin immédiatement aux mesures discriminatoires qui privent les Roms d’une partie des droits reconnus à tout citoyen européen en France.
Il réclame la mise en oeuvre d’un plan d’urgence pour assurer le relogement durable de ces populations dont nul ne saurait accepter les conditions de vie indignes.