
La bataille contre Europacity suit son cours, mais tout, autant dans les évènements que dans les réactions du promoteur, semble indiquer que "l’espoir changea de camp, le combat changea d’âme".
La bataille contre le projet Europacity se trouve confortée par une tribune parue récemment dans Libération, avec 153 signatures. Les opposants au projet recueillent donc l’appui de plusieurs personnalités en vue, parmi lesquelles des scientifiques (Jean Jouzel, Xavier Guillot), d’anciens ministres (Corinne Lepage, Delphine Batho, Yves Cochet), des philosophes et sociologues (Dominique Meda,Edgar Morin) et d’autres personnalités connues pour leur engagement écologique, telles que José Bové ou Noël Mamère. Les agriculteurs sont également largement représentés, avec, en tête, Christiane Lambert, Présidente de la FNSEA.
Cette tribune résume de façon synthétique l’ensemble des arguments développés contre le projet pendant le débat public et au-delà de celui-ci. Après avoir rappelé l’avis défavorable du commissaire-enquêteur sur la révision du plan local d’urbanisme (PLU) de la commune de Gonesse ("peu compatible avec la notion de développement durable"), elle dénonce le miroir aux alouettes des 10 000 emplois promis par Immochan en soulignant que le projet "menace au contraire les grandes surfaces existantes". Elle soutient le projet alternatif Carma élaboré par par un groupe composé d’agronomes, architectes, urbanistes, ingénieurs et d’opposants au triangle de Gonesse réunis dans le Collectif Pour le Triangle de Gonesse (CPTG). Ce projet est conçu pour répondre aux besoins alimentaires de la population, en particulier l’alimentation "en légumes sains des cantines et hôpitaux des villes environnantes". La tribune dit qu’il est temps de revenir sur terre, en soulignant l’anachronisme du projet Europacity, "rescapé d’une autre époque. Les emplois d’avenir viendront surtout des filières non délocalisables, des métiers de la production et de la transformation agricoles, de l’éco-construction, de la rénovation, de la réparation et de la mobilité durable".
La réponse de Benoît Chang (directeur général du projet Europacity à cette tribune a des relents nauséabonds de mauvaise foi, de parti pris, de mensonges et d’inexactitudes, quand ce n’est pas du mépris (...)
Dans le billet de blog mis en lien, nous avions annoncé le dépôt d’un recours contre contre la modification du plan local d’urbanisation (PLU) voté par le conseil municipal de Gonesse en septembre dans une atmosphère houleuse. C’est chose faite aujourd’hui par les associations qui composent le CPTG. Nous terminerons avec un seul commentaire, c’est qu’il est dommage que dans une "démocratie", il faille avoir recours aux tribunaux pour faire entendre des arguments parfaitement raisonnables.