Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Infomigrants
Enquête ouverte contre Génération identitaire après leur opération anti-migrants dans les Pyrénées
Article mis en ligne le 27 janvier 2021

Une enquête préliminaire pour "provocation à la haine raciale" a été ouverte mardi contre le groupuscule d’extrême-droite Génération identitaire, suite à leur action anti-migrants dans les Pyrénées mardi 19 janvier.

Ces investigations sont justifiées par "des propos tenus sur [une] banderole très clairement anti-immigration et surtout la raison pour laquelle cette banderole a été déployée", a précisé le procureur de Saint-Gaudens (Haute-Garonne) Christophe Amunzateguy. Une plainte de SOS Racisme a également été recueillie.

"Les gendarmes étaient partis initialement sur un simple renseignement judiciaire au regard de la nature de l’intrusion sur un site EDF (pour déployer la banderole). Les lieux n’étant pas clos, il n’y avait pas eu d’infraction", a précisé le procureur. Mais au regard des images de la banderole et des auditions des organisateurs, le procureur a souhaité "aller plus loin et voir" si des poursuites étaient possibles.

Une trentaine de militants de Génération identitaire dans des voitures sérigraphiées ’Défend Europe’ s’étaient installées mardi 19 janvier au Col du Portillon, certains étaient partis en randonnée en utilisant un drone pour surveiller la frontière. Cette action entrait dans le cadre d’une campagne pour lutter, selon le groupe basé à Lyon, contre le "risque terroriste et migratoire dans les Pyrénées".
Demande de dissolution

Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a évoqué mardi pour la première fois la dissolution du groupuscule. (...)

Une dissolution difficile à mettre œuvre

En 2019, les dissolutions de plusieurs groupuscules d’ultradroite, dont Bastion social, Blood and Honour et Combat 18, ont été prononcées à la demande d’Emmanuel Macron, mais celle de Génération identitaire apparaît plus difficile à matérialiser.

"Ils sont plus malins que les autres, essaient autant que possible de ne pas franchir les lignes jaunes, mais poussent le bouchon à chaque fois un peu plus loin", souligne à l’AFP le ministère de l’Intérieur.

"La difficulté est juridique. Il faut matérialiser (ces) éléments. Génération Identitaire fait bien attention à ne pas tomber dedans dans toute sa production littéraire, sur le net ou ailleurs", explique à l’AFP une source sécuritaire.

Sur leur site internet, les propos sont pourtant loin d’être ambigus : "[...] La société multiculturelle, c’est le chaos, la guerre au coin de la rue. Vivre-ensemble ? Mais pourquoi devrait-on vivre avec ceux qui nous haïssent ? Quand a-t-on demandé ton avis ?", peut-on notamment y lire.

Les actions du groupuscule pourraient relever de "provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes en raison de leur origine" ou "présentant, par leur forme et leur organisation militaires, le caractère de groupes de combat ou de milices privées".