Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Reporterre
Encore Demeter ? Dans le Gard, la gendarmerie fait circuler un curieux questionnaire aux paysans
Article mis en ligne le 15 juin 2020
dernière modification le 13 juin 2020

C’est avec surprise qu’un dimanche matin, Bruno et Béatrice Tisserand, pépiniéristes à Saint-Ambroix dans le Gard, ont vu arriver chez eux des visiteurs inattendus. « J’étais comme chaque matin en train d’arroser les plantes, et là j’ai vu débouler trois gendarmes », racontent-ils. « On leur a demandé ce qu’ils venaient faire ici, ils ont sorti un papier. »

En l’espèce, un questionnaire demandant des informations sur l’exploitation, et les « problématiques éventuellement rencontrées », à savoir les vols et les actes d’agribashing. « Tous les renseignements sur notre activité sont déjà enregistrés à la chambre d’agriculture, j’ai refusé de remplir », nous explique M. Tisserand.

Plusieurs de ses collègues agriculteurs des environs ont également été contactés par les gendarmes, qui se sont aussi rendus au marché local afin d’entrer en contact avec les producteurs. « On prend contact avec tous les agriculteurs de la circonscription », nous confirme la gendarmerie de Saint-Ambroix.

La Confédération paysanne du Gard s’en est émue dans un communiqué début juin : « Des gendarmes qui se rendent sur des fermes ou directement sur des marchés, qui font remplir des formulaires sans expliquer pourquoi à des paysannes et des paysans qui n’ont rien demandé…. C’est de cette manière que se déploie actuellement la cellule Demeter dans le département du Gard », estime le syndicat. (...)

La cellule de renseignement Demeter de la gendarmerie nationale a été lancée fin 2019 afin de lutter contre les « atteintes au monde agricole », mais a été dénoncée comme un système de surveillance des militants écologistes et vegans.Dans le Gard, la gendarmerie locale se veut rassurante : « Pour l’instant, tous les agriculteurs que l’on a vu nous ont indiqué qu’ils n’avaient pas de problème d’agribashing », nous indique-t-on. (...)

Dans le Gard, la gendarmerie locale se veut rassurante : « Pour l’instant, tous les agriculteurs que l’on a vu nous ont indiqué qu’ils n’avaient pas de problème d’agribashing », nous indique-t-on.