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En Sierra Leone, des paysans en lutte contre le groupe Bolloré vont passer en justice
Article mis en ligne le 2 novembre 2013

Six membres sierra-léonais de l’association Maloa avaient contesté la manière dont le groupe Bolloré a acheté des terres pour les plantations d’huile de palme dans leur région. Ils sont accusés d’avoir détruit des plants de palmiers, ce qu’ils contestent formellement. Ils seront jugés le 15 novembre. Une pétition demande au groupe Bolloré d’abandonner les poursuites.

Depuis 2011, la société agricole Socfin a acquis en contrat de sous-location auprès du gouvernement une superficie totale de 6 500 ha de terres pour cultiver des palmiers à huile dans le canton de Malen. [Le groupe Bolloré est actionnaire à 38,7 % de la Socfin. Toutefois, les recherches ont démontré que la façon dont le terrain a été acquis par le gouvernement, et par conséquent par la société agricole de la Socfin, manquait de transparence. Le consentement libre, préalable et éclairé des propriétaires fonciers et des utilisateurs des terres, surtout celui des femmes qui sont défavorisées, n’était pas recherché.

La société a le soutien du gouvernement ainsi que le soutien de l’autorité locale qui procède à une quasi-expropriation des terres appartenant à des lignées. Les communautés ont affirmé que leurs chefs locaux ont dans de nombreux cas menacé de prendre leurs terres sans compensation. Il est connu que ces autorités disent aux paysans : "Soit vous prenez l’argent soit vous perdez l’argent et la terre." Les communautés sont ainsi forcées de choisir le moindre mal, c’est à dire d’accepter l’argent.

Les propriétaires fonciers sont trompés par l’équipe d’enquête de la société chargée de mesurer la superficie des terres où poussent leurs arbres (palmier à huile). Les communautés affirment que les équipes d’enquête de l’entreprise mesureraient seulement leurs plantations de palmiers à huile, toutes les autres terres appartenant à des exploitations familiales sont ignorées donc incluses dans leur propriété. La société a démenti à plusieurs reprises cette affirmation. Les fonctionnaires déclarent que les informations et sondage pour chaque exploitation familiale sont disponibles et donc accessibles. Jusqu’à présent, ces informations sont inaccessibles au public.

Plus de quarante villages ont été privés de leur unique source d’existence et de subsistance. (...)