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Le Monde
En Seine-Saint-Denis, des sans-papiers se mobilisent pour dénoncer une préfecture inaccessible
Article mis en ligne le 22 février 2022

(...) En 2020 et en 2021, le nombre de régularisations a nettement baissé en France, notamment en raison d’une administration saturée.

(...) Cela fait presque six ans que ce Malien de 35 ans vit en France et presque autant qu’il travaille dans le bâtiment. Christophe l’a embauché en CDI en juin 2020. « Il est ultra-travailleur, compétent, courageux », dit-il. Cet artisan voudrait développer sa société, répondre à des marchés publics, mais il est « bloqué ». Pour cause : Amara, son assistant manœuvre, qu’il déclare, n’a pas de papiers. Il répond pourtant aux critères de la régularisation par le travail, listés dans la circulaire ministérielle de 2012 dite « circulaire Valls » : il a plus de cinq ans de présence sur le territoire, au moins 24 feuilles de paie et un CDI. Son problème est qu’il n’arrive pas à obtenir un rendez-vous à la préfecture de Seine-Saint-Denis (département où il réside) pour déposer sa demande de titre de séjour. La prise de rendez-vous en ligne pour les régularisations est inaccessible. « Attention, cette page n’est pas disponible pour le moment ! Elle sera très prochainement remise en ligne », est-il écrit sur le site Internet. Et le « prochainement » jamais ne point.

Cette situation, Maria (le prénom a été modifié) y est également confrontée. Cette mère célibataire de 40 ans, originaire du Cap-Vert, veut « juste une vie normale ». Depuis six ans, elle est logée par le 115 (le Samusocial), dans une petite chambre d’hôtel à Pantin (Seine-Saint-Denis), avec son fils de 7 ans. Quatre heures par semaine, elle se rend au domicile d’une dame âgée rongée par l’arthrose, qu’elle masse et dont elle change les couches. Elle voudrait être auxiliaire de vie à temps plein. Parce que son fils est scolarisé depuis au moins trois ans et parce qu’elle est en France depuis huit ans, elle est éligible à une régularisation. Mais, à défaut de rendez-vous en préfecture, elle « reste dans [sa] chambre » et « ne peu[t] rien faire ».

Près de 2 000 recours

Mercredi 16 février, Maria et une centaine d’autres étrangers sans papiers devaient déposer un recours devant le tribunal administratif pour qu’il enjoigne à l’Etat de leur donner un rendez-vous en urgence. Des contentieux similaires sont prévus ailleurs en Ile-de-France pour dénoncer l’inaccessibilité des préfectures. (...)

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Payer - cher ! - pour obtenir un rendez-vous en préfecture...