
Des centaines d’ouvriers agricoles, essentiellement africains, qui ramassent les tomates dans le sud de la péninsule, ont manifesté, mercredi, contre leurs mauvaises conditions de travail.
« Plus jamais des esclaves ». Mercredi 8 août, des centaines de travailleurs agricoles, essentiellement africains, ont délaissé les champs de tomates du sud de l’Italie pour manifester leur colère, après la mort de seize d’entre eux dans deux accidents de la route. Samedi 4, puis lundi 6 août, deux fourgonnettes ramenant des ouvriers agricoles à la fin de la journée sont entrées en collision frontale avec des camions de tomates : seize morts et quatre blessés graves, tous d’Afrique noire à l’exception du conducteur, marocain, de la seconde fourgonnette.
Dans la chaleur et la poussière, des dizaines d’entre eux ont marché pendant trois heures sur les petites routes défoncées de la région pour gagner Foggia, où d’autres les ont rejoints devant la préfecture. Ils dénoncent leurs conditions de travail, d’hébergement, ainsi que le niveau de leurs salaires.
Intermédiaires mafieux
Bien qu’ils soient quasiment tous en situation régulière − avec un permis de séjour ou une demande d’asile en cours d’examen −, les ramasseurs de tomates qui s’escriment sous un soleil de plomb bénéficient rarement des conditions de travail et de rémunération requises par la loi. (...)
Si certains ont un contrat de travail, ils n’ont quasiment jamais de fiche de paie. Et beaucoup sont obligés de s’en remettre à des intermédiaires souvent mafieux pour se rendre sur les exploitations.(...)
« Tu sais combien coûtent les tomates italiennes ? Le prix du sang des Africains », a lancé Kogyate Diakine, un Ivoirien de 41 ans installé en Italie depuis douze ans. (...)