
En Guyane, les Wayana quittent leur village à l’âge de 11 ans pour la ville et le collège. Livrés à eux-mêmes, ils rencontrent bien souvent l’échec scolaire, l’alcool, les drogues. Cet éloignement se fait aussi au détriment de l’enseignement des savoir-faire traditionnels, indispensables à la vie en forêt.
(...) Aujourd’hui, dans leurs hamacs, les jeunes pianotent sur leurs téléphones portables à longueur de journée. Nombre d’entre eux sont déscolarisés. « Avant, le diplôme d’Amérindien, c’était savoir pêcher, chasser et tresser différents types de vannerie, continue le Wayana. Aujourd’hui, quand les jeunes reviennent au village, ils n’ont plus envie d’apprendre. Ils n’ont plus le lien avec les parents, c’est coupé. Le jour où il n’y aura plus rien, ils auront l’argent, mais ils n’auront pas le savoir-faire. » Ce n’est pas à l’école primaire de Taluen, de l’autre côté de la rive, que ce savoir-faire leur a été enseigné. La plupart des jeunes Amérindiens ont appris à parler français dans les salles de classe en suivant un programme scolaire métropolitain, en décalage avec leur réalité et leur culture. Ce décalage qui se transforme en fossé lors du passage au collège, à Maripasoula, à deux heures de pirogue en aval de Twenké. (...)
« Le niveau d’acculturation est assez fort, comme aussi le rejet de la culture amérindienne. » Venue de Bretagne, Chloé Moulard a intégré l’association Nature Rights et a participé à la création du Réseau des savoirs de la forêt (RSF). Celui-ci rassemble les initiatives locales autour de la préservation des savoirs, notamment les techniques agricoles. (...)
Un premier pas est d’ores et déjà fait avec des intervenants en langue maternelle dans les écoles primaires. Un dispositif encouragé par les Accords de Guyane de 2017, et qui concerne toutes les communautés du territoire.
Les Wayana ne sont pas les seuls touchés par le déracinement dû à la scolarisation : les peuples amérindiens Teko, Wayãpi et dans une autre mesure les Kali’na, et peuples Bushinengués (les « Noirs-Marrons »), sont aussi concernés. « Il y a un manque de cohésion entre les différentes communautés autochtones, ce qui fait que leur pouvoir est assez dispersé », souligne Chloé. Il leur est d’autant plus difficile de se faire entendre que la France n’a pas signé la convention de l’Organisation internationale du travail (OIT) relative aux droits des peuples autochtones. Sans cet outil, faire reconnaître à l’État les spécificités, et donc les droits, de ces dernières relève d’un long combat. (...)
Un premier pas est d’ores et déjà fait avec des intervenants en langue maternelle dans les écoles primaires. Un dispositif encouragé par les Accords de Guyane de 2017, et qui concerne toutes les communautés du territoire.
Les Wayana ne sont pas les seuls touchés par le déracinement dû à la scolarisation : les peuples amérindiens Teko, Wayãpi et dans une autre mesure les Kali’na, et peuples Bushinengués (les « Noirs-Marrons »), sont aussi concernés. « Il y a un manque de cohésion entre les différentes communautés autochtones, ce qui fait que leur pouvoir est assez dispersé », souligne Chloé. Il leur est d’autant plus difficile de se faire entendre que la France n’a pas signé la convention de l’Organisation internationale du travail (OIT) relative aux droits des peuples autochtones. Sans cet outil, faire reconnaître à l’État les spécificités, et donc les droits, de ces dernières relève d’un long combat.