
Ce chiffre issu du classement mondial Pisa, qui compare le niveau scolaire de soixante-dix-neuf pays, n’est pas la seule mauvaise note de notre bulletin mitigé.
La France se classe très légèrement au-dessus de la moyenne des pays de l'OCDE. | Siora Photography via Unsplash
La France se classe très légèrement au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE. | Siora Photography via Unsplash
Nous ne sommes pas dernier de la classe, mais nous sommes loin d’être premier. Voilà le constat prosaïque que l’on peut faire de la publication ce mardi 3 décembre des résultats du Pisa, le Programme international pour le suivi des acquis des élèves de 15 ans, qui compare près de 600.000 jeunes de soixante-dix-neuf pays.
Si l’Hexagone reste moyen en maths et passable en sciences, quelques chiffres viennent ternir ce bulletin de notes qui tombe tous les trois ans. Parmi eux, le pourcentage des jeunes en capacité de faire la différence entre un fait et une opinion lorsqu’ils et elles tentent d’interpréter une lecture complexe.
Sur les 6.300 Français·es de 15 ans évalué·es par ce programme de l’OCDE, seul·es 9,2% ont été très performant·es au test de lecture qui évalue, entre autres, cette aptitude. (...)
L’esprit analytique de nos jeunes pousses est notamment surpassé par celui des élèves des États-Unis (13,5%), du Canada (15%), de Chine (21,7%) et de Singapour (25,8%).
Championne des inégalités sociales
Ce rapport met en évidence d’autres domaines de l’éducation française affichant des signaux alarmants, en particulier ceux concernant l’écart lié aux milieux socio-économiques. Alors que le niveau des meilleur·es élèves a légèrement augmenté entre 2000 et 2018, ces chiffres sont en fait tirés par une élite. (...)
Autre point symptomatique d’un système éducatif en pleine tourmente, l’Hexagone se démarque par la faible rémunération de ses enseignant·es en début de carrière, comparée par exemple aux professeur·es coréen·nes qui sont recruté·es parmi les meilleur·es étudiant·es. (...)
Enfin, il semblerait que les jeunes Français·es se sentent peu accompagné·es. Seul·es 57% des élèves déclarent que leurs enseignant·es semblent s’intéresser à leurs progrès, contre 70% en moyenne pour l’OCDE. Un chiffre qui explique peut-être pourquoi le rapport souligne aussi des problèmes de comportement dans les classes françaises, alors que seules l’Argentine et le Brésil ont un indice « climat de discipline » inférieur.
Peut-être que de tels chiffres provoqueront en France un « choc Pisa », comme ce fut le cas en 2000 pour l’Allemagne qui avait décidé, après avoir été très mal classée, de réformer en profondeur son système éducatif.