
Les six associations représentatives des maires de France se sont réunies, mercredi, pour lancer une alerte et réclamer un moratoire face à la suppression des emplois aidés.
Une pluie de mauvaises nouvelles tombe sans cesse sur les collectivités locales depuis l’élection d’Emmanuel Macron. Le président de la République, qui veut sabrer 13 milliards d’euros dans leur budget sur cinq ans et supprimer la taxe d’habitation pour 80 % des ménages, a également annoncé la fin de 150 000 emplois aidés en 2017. Face à ce dernier coup bas, qui a immédiatement impacté la rentrée scolaire, durement fragilisé les services publics et menace la survie de milliers d’associations, les six associations d’élus du bloc communal se sont réunies mercredi pour réclamer un moratoire.
« Alerte rouge ! Il faut absolument se reprendre, corriger cette affaire des emplois aidés ! » a lancé François Baroin (LR), président de l’Association des maires de France. Pris à la gorge, les élus réclament un moratoire sur la question qui leur permettrait d’avoir le « temps d’analyser au cas par cas quels sont les postes que nous allons être obligés de titulariser et ceux que nous allons pouvoir malheureusement ne pas renouveler », indique Caroline Cayeux (LR), présidente de la Fédération des villes de France. (...)
« C’est une décision brutale, prise sans concertation... »
Au milieu de maires de toutes les sensibilités politiques qui dénoncent un « été meurtrier », le fond comme la forme de l’action gouvernementale en prennent pour leur grade. « C’est une décision brutale, prise sans concertation. Le résultat, c’est que la rentrée se fait dans la plus grande désorganisation » (...)
Reste à savoir si l’exécutif entendra les élus locaux. De telles annonces juste avant la tenue des élections sénatoriales, dans deux semaines, ne semblent pas indiquer qu’Emmanuel Macron cherche à séduire les grands électeurs. « Sur le terrain, l’attaque contre les contrats aidés est un véritable élément de crispation avec les élus locaux. La colère se cristallise car ils sont mis en grande difficulté dans leur action quotidienne », mesure Éric Bocquet. Le sénateur PCF, candidat à une réélection, se dit aussi « sidéré » par le nombre de contrats aidés pris par les communes. « Ces contrats, ce n’est pas la panacée. Il faut les concevoir comme une passerelle vers un emploi pérenne et définitif, plutôt que comme des contrats flexibles et peu coûteux. C’est un combat qu’il faut mener. Mais le recours si important à ces contrats par les collectivités fait apparaître l’immensité de leurs besoins humains et aussi la grande difficulté budgétaire dans laquelle elles se trouvent, après des années de coupes drastiques au niveau de la dotation générale de fonctionnement », ajoute-t-il. (...)