
La plus étonnante bataille de notre temps se déroule depuis une semaine... ici, en France, à moins de trente kilomètres de Nantes !
Un contingent de plus de 1200 gendarmes mobiles -des militaires- sont mobilisés en permanence, aidés de milliers de grenades lacrymogènes -voire incendiaires- accompagnés d’hélicoptères ainsi que tout un arsenal mécanisé -des engins de chantier- pour détruire les habitations de la Zone À Défendre, sur un territoire de 1600 hectares de bocages à Notre-Dame-des-Landes.
Malgré cet impressionnant dispositif, les quelques deux cents irréductibles défenseurs de la nature résistent vaillamment !
La lutte est très rude nous raconte un ami sur place : « La pluie des derniers jours a rendu le terrain encore plus boueux, il faut courir et se cacher en permanence, mais la solidarité est notre force ».
Certains connaissent le terrain, pour y habiter depuis longtemps, d’autres militants les ont rejoins de toute la France.
La bataille est d’importance : elle se joue entre les défenseurs de la nature -celle qu’ils ont patiemment entretenue- et du mode vie traditionnel face aux intérêts privés favorisés par l’État, la pollution et le béton aseptisé. Le gouvernement français a choisi son camp, il a déclaré la guerre à la population et presque personne n’en parle ! (...)
Les forces « de l’ordre », bien entraînées aux techniques anti-subversives, excellent lorsqu’il faut infiltrer, disperser ou faire dégénérer les manifestations des larges avenues urbaines. Elles sont bien peu efficaces dans ces bocages : prises au dépourvu, désorientées, elles hésitent et reculent parfois.
Le matériel n’est pas en reste : leur treuil s’est cassé en tentant de démolir une barricade, une machine de chantier s’est embourbée aujourd’hui.
Malgré les destructions d’habitations et le saccage des jardins-potagers collectifs, cette opération commence à ressemble à une nouvelle campagne de Russie.
Plus grave encore, les représentants de la loi multiplient les actes illégaux :
– ils incendient des habitations sans vérifier si elles sont occupées,
– ils détruisent des maisons sans autorisation.
– ils arrêtent des gens sur les routes, à la gare de Nantes et bien-sûr dans la « zone » pour des motifs aussi variés que difficilement vérifiables. Certains sont retenus en garde à vue.
On oublierait presque la quantité de gaz lacrymogène lâchée sur les simples citoyens et les aliments « bio », plus malmenés que jamais.
Chacun est en droit de s’interroger : pourquoi les grands reporters « de guerre » n’affluent pas sur place pour nous informer de la situation ? (...)
Le collectif NDDL-Paris-IDF organise une réunion ce mardi 23 octobre à 19h à la CCIP (21ter rue Voltaire, métro Rue des Boulets) pour organiser la suite à donner à ces évènements.