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Le Parisien
Élève enfermé 8 heures dans 3 m2 : la punition choc d’un établissement privé de l’Essonne
Article mis en ligne le 23 janvier 2020
dernière modification le 22 janvier 2020

La punition pourrait paraître d’un autre temps. À Viry-Chatillon, les collégiens et lycéens du prestigieux institut privé catholique Saint-Louis Saint-Clément la jugent pour le moins « disproportionnée ».

Depuis le 13 décembre 2019, et selon une note de la direction adressée aux parents d’élèves que nous avons pu consulter, tout élève suspecté ou reconnu coupable de tricherie se voit réserver un traitement particulier : l’enfermement seul, pendant une journée et demie, dans le « parloir ». L’élève passe ce temps sans portable, ni récréation, avec une simple pause déjeuner en solitaire, et deux pauses toilettes autorisées.

L’élève puni apporte du travail et reste sans consignes tout au long de la journée. Un surveillant effectue une ronde aléatoire. L’externe doit apporter son sandwich, quand le demi-pensionnaire a le droit d’aller chercher un plateau. « C’est quand même dur psychologiquement. Surtout pour une suspicion de triche », estime un puni, qui assure avoir seulement gardé son téléphone dans la poche pendant un devoir sur table.

Une autre élève, sanctionnée pour ce motif, a eu « les larmes aux yeux » à la fin de sa journée au parloir. « Être enfermée entre les quatre murs blancs d’un débarras, ça rend fou, témoigne-t-elle. J’ouvrais la porte pour avoir un peu d’air, mais on me la refermait. J’avais l’impression d’être dans un asile ou en prison. »

Outre ces trois demi-journées, l’élève fait l’objet d’un « rapport de fraude ». (...)

Comment peut-on parler de parloir et faire manger un enfant seul ?, s’indigne la mère d’un collégien de l’institut. C’est un retour au Moyen Âge. »

Contactée, l’Association des parents d’élèves de l’enseignement libre de l’Essonne, qui représente les parents des établissements catholiques, juge la punition « inadmissible » et « digne du XIXe siècle ». « Je suis abasourdi, s’exclame son président, Patrick Delcroix. Beaucoup de parents se plaignent du nouveau directeur depuis la rentrée. Mettre les enfants dans un parloir est inacceptable. »
Un nouveau directeur depuis la rentrée 2019

Cette punition est née de l’esprit du nouveau directeur de l’institut, Christophe Robuchon-Lee, arrivé en septembre 2019. Réputé autoritaire, il l’a intégrée automatiquement au règlement intérieur sous forme d’avenant. Dans son courrier aux parents, la direction la justifie par des « régulières tentatives de tricherie ». (...)

L’inspection académique de Versailles ne souhaite pas s’exprimer car le directeur de l’établissement est nommé par le diocèse de l’Essonne. Contacté, le responsable diocésain n’a pas donné suite à nos sollicitations. S’il doit respecter les programmes de l’Education nationale, l’institut étant sous contrat, le directeur dispose d’une plus grande liberté sur son règlement intérieur.

Dans ce dernier, consultable en ligne, la punition du « parloir » n’apparaît pas. (...)