
En France, les éleveurs sont de plus en plus nombreux à faire confiance à l’homéopathie, explique l’auteur de cette tribune. Il s’inquiète pourtant de la campagne menée en France et en Europe contre cette pratique médicale qui heurte les lobbys pharmaceutiques et certains « professionnels de santé ».
Pour de nombreux éleveurs, utiliser des remèdes homéopathiques plutôt que des médicaments de synthèse — antibiotique ou anti-inflammatoire — est devenu important. Ils y ont souvent été incités par le plan Ecoantibio, initié en 2012, dont l’objectif était la réduction d’utilisation des antibiotiques, en particulier les antibiotiques dits critiques, et qui a été l’occasion de chercher des solutions ailleurs : homéopathie, mais aussi huiles essentielles ou phytothérapie. En particulier pour les éleveurs de bovins dans les problèmes de mammites ou de panaris. Pour eux, la question d’un effet placebo ne se pose pas, seul compte le résultat.
Pourtant, aujourd’hui que ces médecines font leurs preuves et s’installent, la réaction se fait sentir avec un lobbying européen de la part des laboratoires pharmaceutiques visant à interdire leur utilisation. Actuellement, une des propositions est d’imposer un dossier d’Autorisation de mise sur le marché (AMM) à chaque médicament unitaire. Un dossier pour arnica, un pour belladona, etc. Cela reviendrait, bien sûr, à obtenir la faillite économique de l’homéopathie.
Les attaques contre l’homéopathie ne sont pas nouvelles. Mais leur nature est en train de changer. Lobbying à Bruxelles, appels à son interdiction en France, les opposants s’organisent et montrent les dents. L’appel, relayé dans Le Figaro le 19 mars, de 124 « professionnels de santé » (lien payant), est en tout point exemplaire dans le genre.
Le trou de la Sécu, parlons-en !
Les praticiens prescripteurs d’homéopathie y sont ainsi accusés de renier le serment d’Hippocrate, d’abuser de la naïveté des patients ou de pratiquer le charlatanisme. Mais aussi de pratiquer une médecine dangereuse et d’être responsable du trou de la Sécurité sociale ! Hé oui, il fallait y penser ! (...)
Le monde économique ne peut accepter cette concurrence d’une médecine qui permettrait à chacun de fabriquer ses propres remèdes. C’est aussi ce qui fait le succès de l’homéopathie dans tous les pays pauvres où l’accès aux médicaments est si difficile : Asie, Afrique, Amérique du Sud.
Et c’est enfin une médecine qui nécessite une écoute (ou une observation pour les vétérinaires) et une collaboration avec le patient ou l’éleveur. C’est dans une relation « non hiérarchisée », d’égal à égal, que s’effectue la consultation homéopathique. C’est peut-être aussi en cela que nos « sachants » la trouvent si dangereuse.
Médecine accessible à tous, l’homéopathie est une insulte au dieu Marché, et à la déesse Croissance, et à l’ego des élites.