Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Observatoire des inégalités
Education : non-assistance à enfants en danger
Article mis en ligne le 5 juillet 2015
dernière modification le 1er juillet 2015

Sac à dos arrimé sur les épaules et blouson à bout de bras, Elio ressemble, à première vue, à tous ses copains et copines de CE1. Si ce n’est son sourire un peu effacé, ses yeux un peu plus cernés et sa fatigue un peu plus visible. Le mot du maître qu’il doit soumettre à sa maman pour une histoire de bavardage n’explique pas tout. Le petit Elio est réellement fatigué. À huit ans, le garçonnet enchaîne, matin et soir, une heure de transports en commun – bus, RER – et de marche à pied entre son école et l’hôtel social où sa famille est hébergée. Elio n’est pas seul dans son cas. Il fait partie de ces 1,2 million d’enfants – un sur dix – qui vivent dans une famille pauvre ou très pauvre et dont le parcours scolaire est souvent marqué par l’échec.

Le 12 mai dernier, le Conseil économique, social et de l’environnement (Cese) a publié un rapport édifiant sur la question. Il y démontre l’ampleur du phénomène et surtout les faiblesses de l’institution scolaire à accompagner ces élèves.

Dans cette étude, il y est rappelé que les sortants sans diplôme proviennent bien plus fréquemment de milieux sociaux défavorisés : 34 % ont un père ouvrier, 31 % employé et moins de 10 % ont un père cadre supérieur ou exerçant une profession libérale. Pas de surprise à cela. «  Vivre en situation de grande pauvreté, c’est vivre en danger humain, social et scolaire  », confirme Jean-Paul Delahaye, inspecteur général de l’Éducation nationale et auteur du rapport (lire entretien). De fait, les contraintes extrêmes du quotidien et l’incertitude sur l’avenir compliquent la réussite de ces élèves.

«  Le maître m’a dit qu’il est intelligent mais un peu négligent » (...)