
Le message du nouveau ministre est clair : à l’éducation nationale, on continue la même politique avec les mêmes slogans.
Le premier message du nouveau ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse est on ne peut plus clair : « nous devons remettre le respect de l’autorité et les savoirs fondamentaux au coeur de l’école ».
Quand on sait que pendant cinq ans, le ministre Blanquer a effacé le socle commun de culture au profit des « savoirs fondamentaux », que pendant un an son successeur - et prédécesseur du nouveau ministre - les a réduits à « lire, écrire, compter », on voit mal en quoi il faudrait les « remettre » au cœur de l’école, sauf à considérer que ses prédécesseurs ne sont pas parvenus à le faire.
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On observera, en tout cas, que le discours ne change pas, et qu’il ne faut pas attendre que soient traités les problèmes réels qui sont ceux de l’école française : la consolidation des inégalités sociales au lieu de les réduire, la soumission des élèves et des professeurs à de lourds programmes que seul le bachotage donne l’illusion de respecter, la marginalisation dans les faits de l’action éducative au profit de l’action de tri et d’élimination demeureront des constantes, la question des savoirs scolaires utiles aux nouvelles générations ne sera pas posée. Et la politique des savoirs demeurera inchangée, au nom sans doute de l’autorité des savoirs fondamentaux.
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– (France inter)
Gabriel Attal nommé ministre de l’Éducation : un profil très politique pour succéder à Pap Ndiaye
Une ascension éclair et une consécration. Six ans après son élection comme député, Gabriel Attal, 34 ans, prend les commandes du ministère de l’Éducation nationale. C’est l’un des grands changements du remaniement du gouvernement d’Élisabeth Borne, dévoilé ce jeudi. Gabriel Attal succède donc à Pap Ndiaye : l’historien et universitaire n’aura tenu qu’une année rue de Grenelle.
Le jeune ministre connaît les lieux. Il est entré au gouvernement en 2018 comme secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, Jean-Michel Blanquer.
Plus jeune ministre de l’histoire de la Ve République
Les qualificatifs sont bien souvent élogieux quand il s’agit de parler de Gabriel Attal. "Dégaine de jeune premier", "verbe affûté", "jeune loup de la Macronie", "chef de meute", peut-on lire dans les portraits qui lui sont consacrés dans la presse. Entré au gouvernement en 2018 alors qu’il n’a que 29 ans, ce fils de bonne famille issu de la gauche est le plus jeune ministre de l’histoire de la Ve République. Son visage est connu : Gabriel Attal a écumé les plateaux télé et radio ces dernières années, en première ligne pour protéger le gouvernement, avec sa casquette de porte-parole. Ces derniers mois, comme ministre des Comptes publics, il s’est attelé à défendre la réforme des retraites, bec et ongles. (...)
Gabriel Attal est donc le nouveau patron du "mammouth", surnom donné à l’Éducation nationale. Il succède à Pap Ndiaye, critiqué par ses collègues du gouvernement pour sa difficulté à imprimer sa marque sur des dossiers importants. Le jeune ministre, parisien pur jus, n’a pas fait ses classes dans le public, mais a étudié dans la très huppée École alsacienne puis à Sciences Po. (...)