
Lise a 8 ans, et de grosses difficultés à l’école. Pour l’aider, il faudrait être derrière elle à longueur de journée. Difficile quand il faut aussi s’occuper de 24 autres élèves. Et quand le gouvernement continue de supprimer des postes. En première ligne, derrière la manipulation des chiffres par des inspections académiques, ce sont des enfants en difficulté qui décrochent.
(...) Dans mon département, de nombreuses écoles sont menacées par une fermeture. Pas la mienne, a priori. Pour plusieurs écoles voisines, des parents se sont mobilisés, avant les vacances de février et les prises de décision de l’inspection de l’académie. Dans un village, certains ont même tenté de séquestrer la directrice de l’école. Le projet de fermeture a été abandonné.
Preuve que les mobilisations sont payantes ? Pas forcément. Car les inspections académiques possèdent un savoir-faire en la matière. Juste avant les vacances de février, on nous annonce 37 suppressions de postes. Rien de définitif. Branle-bas de combat dans certaines écoles. Finalement, trois fermetures de classes sont annulées. Ce qui n’est pas dit, c’est que les objectifs de suppression de postes fixés au départ étaient de 32. Pas de 37. Ça s’appelle « la réserve ». Lorsque l’inspection académique enlève cinq suppressions de postes du projet initial, les esprits se calment, les médias parlent de ces classes de sauvées. En apparence, un effort a été fait… (...)