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Le Point
Écrans : une menace pour la santé des enfants  ?
Article mis en ligne le 26 mars 2018

Alors que les écrans sont devenus la première occupation des enfants et adolescents, bien avant l’école, les alertes des scientifiques et professionnels se succèdent et mettent en garde contre les excès : surpoids, troubles du sommeil, myopie, résultats scolaires en baisse, retard de langage, troubles de l’attention et du comportement, déprime… Qu’en est-il exactement  ?

En octobre 2016, l’Académie de médecine de pédiatrie (AAP) rappelait que le temps passé sur les écrans par les enfants limitait de fait les autres temps de la vie courante tels que jouer, étudier, discuter ou dormir. Autant d’activités qui participent à la construction physique et mentale des plus jeunes. «  Les problèmes commencent quand les écrans remplacent l’activité physique, l’exploration pratique et l’interaction sociale (face-à-face dans le monde réel)  », observe l’académie américaine. Parmi les conséquences directes relevées, l’institution souligne l’incidence du surpoids et de l’obésité et rappelle que le fait d’avoir une télévision dans sa chambre est associé au risque d’obésité chez les enfants, tout comme celui d’avoir une activité sédentaire devant un écran plus de deux heures par jour.

Retard de la parole

L’Académie rapporte aussi une augmentation des troubles du sommeil chez ceux qui dorment avec leurs téléphones : même faible, la luminosité émise par les smartphones trouble l’horloge biologique et altère la qualité du sommeil. (...)

L’excès d’exposition aux écrans aurait également des conséquences sur la vue des 16/24 ans, a alerté l’association nationale pour l’amélioration de la vue (Asnav) en août 2017. Avec huit heures par jour sur un écran, dont quatre heures sur un smartphone, les 16/24 ans développeraient une «  myopie fonctionnelle  » (problème d’accommodation à la vue de loin). Le nez trop collé à leurs écrans, 40 % des 16/24 ans éprouveraient désormais des difficultés à voir de loin, indique l’association.

Outre les effets sur la santé, de plus en plus de professionnels s’inquiètent des retards de langage ou troubles du comportement associés à une exposition précoce et excessive aux écrans. (...)

Sur près de 900 enfants âgés de 6 mois à 2 ans et suivis entre 2011 et 2015, les chercheurs ont observé un risque accru de 49 % de retard de la parole pour chaque demi-heure quotidienne d’écran. Des résultats qui confirment les craintes des professionnels de santé de la petite enfance, qui, depuis quelques années, dénoncent une altération du développement moteur et mental des jeunes enfants trop exposés.
Culture du zapping
«  Des centaines d’études montrent que la frénésie numérique actuelle offre un terrain de développement pauvre qui affecte négativement résultats scolaires, langage, concentration, goût de l’effort et capacité de récompense différée (un indicateur prédictif de la réussite scolaire et professionnelle), explique Michel Desmurget, chercheur Inserm spécialisé en neurosciences. En chassant l’ennui de la vie des enfants, les écrans altèrent aussi le développement de leurs capacités de créativité.  » (...)

Rien qu’avec la télévision, pour laquelle on dispose de nombreuses études, on sait aujourd’hui que l’exposition précoce entraîne un vocabulaire moins riche, moins complexe et moins varié avec, à long terme, une perte importante du lexique. Pourquoi  ? À 4 ans, un enfant sans télévision et évoluant dans une famille favorisée aura partagé 45 millions de mots avec ses proches. Soumis régulièrement à la télévision, ce chiffre chuterait de 40 %, soit autant que s’il avait été élevé dans une famille défavorisée… Le pire  ? La télévision dans la chambre. (...)

L’effet Facebook

Si les écrans récréatifs semblent grignoter le quotient intellectuel de nos enfants, qu’en est-il de Google et Internet  ? Il semble qu’Internet stimule chez les utilisateurs assidus l’activité de certaines régions cérébrales liées à la prise de décision, à la résolution de problèmes et à une pensée plus rapide en surface, mais cela se ferait peut-être au détriment des capacités d’attention et de réflexion profonde. (...)

Si, officiellement, Facebook est autorisé à partir de 13 ans seulement, nombre d’enfants plus jeunes y sont inscrits. 48 % des 8-17 ans y sont connectés et 92 % d’entre eux utilisent leur vraie identité et y livrent régulièrement des informations personnelles, ce qui les expose non seulement à une présentation d’eux-mêmes qu’ils trouveront peut-être peu reluisante auprès d’un DRH à l’âge adulte, mais aussi à de mauvaises rencontres ou insultes. 25 % auraient été victimes d’insultes ou de rumeurs sur Facebook. Outre ces risques, Facebook pourrait également favoriser la dépression et le mal-être. (...)

pour rester au top (nombre d’amis, de likes, de posts…), les utilisateurs parlent surtout d’eux-mêmes sur les réseaux sociaux (80 % du temps passé), ce qui génère à la fois du plaisir, de l’anxiété d’être rétrogradé et un besoin de se connecter fréquemment.