
En vingt ans, dix plans ! La violence à l’école devrait être, depuis longtemps, réduite à rien. Les plans se succèdent au rythme des faits divers les plus graves. À celui de Jospin succède celui de Bayrou, qui lance l’idée de « l’école sanctuaire ». Plans Allègre, Lang, Ferry, Darcos, on en oublie, et, aujourd’hui, Luc Chatel. Il convoque à Paris, ce matin, des états généraux. On sonne le tocsin face à l’insupportable litanie des bagarres entre élèves, viols, rackets, coups de couteau, règlements de comptes entre bandes, professeurs violentés.
Collèges et lycées ne sont pourtant pas, chaque matin, à feu et à sang. Les historiens de la chose observent avec une certaine philosophie que la violence scolaire est aussi vieille que l’école elle-même. ...
...Ce dont on parle le moins dans ce débat permanent sur les violences à l’école, c’est de l’essentiel, de l’affaiblissement de l’institution elle-même, de la dévalorisation des savoirs, des pertes d’autorité et de respect. Cet affaiblissement est accentué dans les établissements les plus fragiles, en banlieue, là où les enseignants, jeunes, souvent mal formés, ne restent pas. L’élève y est chez lui. Le professeur est de passage.