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la Croix
Droits des femmes : comment la journée du 8 mars s’est imposée dans le monde
#femmes #8mars
Article mis en ligne le 8 mars 2023

En l’espace d’un siècle, la Journée internationale des droits des femmes a connu un fort engouement. D’abord apanage socialiste, elle a été reconnue par l’ONU en 1977 comme journée « des droits des femmes et de la paix internationale ». Parfois raccourci en « journée des femmes » ou « journée de la femme », le 8 mars est bien une journée de défense des droits des femmes et non de la célébration d’une féminité essentialisée.

Aux origines, une initiative socialiste

La première « journée nationale de la femme » est célébrée aux États-Unis le 28 février 1909 à l’appel du Parti socialiste d’Amérique. L’année suivante, une militante allemande, Clara Zetkin, propose, lors de la IIe conférence internationale des femmes socialistes, de célébrer une journée internationale des femmes.

La date du 8 mars n’est pas avancée, mais le principe est fixé : mobiliser les femmes pour revendiquer le droit de vote et la fin des discriminations au travail. La naissance de cette initiative dans le cocon socialiste – et non féministe – visait à rejeter toute alliance avec « les féministes de la bourgeoisie ».

La journée connaît un fort retentissement en Russie (...)

Après la révolution d’Octobre, la Russie soviétique devient, en 1921, le premier pays à distinguer cette journée dans le calendrier, sans en faire un jour chômé – ce sera le cas jusqu’en 1965. Tous les pays socialistes célèbrent la Journée des femmes après 1945. En République populaire de Chine, en 1949, le Conseil d’État proclame le 8 mars jour férié et à moitié chômé pour les femmes.
Internationalisation

Ce n’est qu’à la fin des années 1960 que cette fête, cantonnée au bloc socialiste, prend son essor, avec la deuxième vague féministe. (...)

En 1977, les Nations unies adoptent une résolution enjoignant les États membres à célébrer une « Journée des Nations unies pour les droits des femmes et la paix internationale », abrégée en « Journée internationale de la femme ».

Depuis 1996, chaque année, un thème particulier est choisi pour cette journée, de façon à focaliser les revendications autour de thématiques telles que l’accès à l’éducation, la lutte contre les violences sexuelles, un travail digne, l’accès aux technologies, les conditions des femmes réfugiées ou encore l’autonomisation en milieu rural. (...)

Largement célébré en Europe et aux États-Unis, le 8 mars, cœur de l’activisme féministe, a pris à partir du début du XXIe siècle un virage plus marketing. Promotions symboliques, slogans et appels à l’égalité se sont multipliés dans les entreprises, parfois au détriment de réformes sociales plus radicales.