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France3
Distribution de repas aux migrants : au tribunal, les associations défendent la “dignité humaine”
Article mis en ligne le 16 mars 2017

Le tribunal administratif de Lille examinait ce jeudi le recours des associations face à l’arrêté de la mairie de Calais, visant à interdire la distribution de repas aux migrants.

Des associations ont plaidé la "dignité humaine" jeudi devant le tribunal administratif de Lille pour tenter d’obtenir l’annulation d’un arrêté de la mairie de Calais entravant la distribution de repas aux migrants au nom des "menaces à l’ordre public".

"Face à cette situation de crise qui persiste dans le Calaisis et les pouvoirs publics qui pratiquent la politique de l’autruche en espérant que ces personnes disparaissent, cette intervention des associations est importante pour la dignité humaine", a expliqué Me Lionel Crusoé, défenseur de dix associations. Parmi celles-ci, Utopia56, l’Auberge des migrants ou encore le Secours catholique, avaient déposé lundi soir un "référé liberté" au nom de la "liberté d’aller et venir et de manifester" contre un second arrêté pris le 6 mars par la mairie de Calais. Celui-ci agrandissait le périmètre d’un précédent arrêté pris quelques jours plus tôt destiné à prohiber les rassemblements dans la "zone des Dunes", lieu de distribution de repas à des migrants.

"Ces temps de distribution sont également un moyen de donner aux migrants des informations sur leurs droits et notamment leur dire dans quelle structure de droit commun se rendre", a ajouté Me Julie Bonnier, autre avocate des associations. (...)

Des arguments que la partie adverse a cependant contestés, estimant que "l’offre répond aujourd’hui aux besoins : les centres ne sont pas saturés. La problématique, c’est que ces personnes ne veulent pas y aller et le but de la commune est de leur faire comprendre qu’il n’y a pas de choix en dehors de cette mise à l’abri", a déclaré Me Paul-Guillaume Balaÿ. Celui-ci a regretté que l’Etat n’était pas présent à l’audience pour porter la voix des pouvoirs publics. (...)

Selon les associations, ainsi que le Défenseur des droits cité dans un rapport, entre 250 à 400 migrants seraient de retour dans le Calaisis. Elles leur distribuent quotidiennement environ 400 repas chauds. Le juge administratif rendra son ordonnance en début de semaine prochaine.