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Diantre ! Dans le 16e, un lieu solidaire héberge des réfugiés et des créateurs
Article mis en ligne le 7 octobre 2019

A la fois centre d’hébergement pour des réfugiés et résidence pour créateurs et associations, Les Cinq toits fait rimer solidarité et mixité dans une ancienne caserne du 16e arrondissement de Paris. Etat des lieux, un an après son ouverture.

Les « Petits voisins » : c’est le surnom qu’avaient donné des membres de l’association Aurore aux Cinq toits, au moment de l’ouverture de ce nouveau lieu d’urbanisme transitoire, il y a un peu plus d’un an. (...)

c’est une ancienne caserne du cossu et sage 16e arrondissement qui a été investie pour une durée de deux ans, avant sa transformation en logements sociaux. « Nous sommes arrivés sur les lieux en septembre 2018, explique Alice Flamand, coordinatrice du projet pour l’association Aurore. 350 personnes sont accueillies depuis cette date : 150 demandeurs d’asile, 100 réfugiés statutaires et des familles en situation de précarité (40 adultes et 60 enfants) ». (...)

L’emménagement de ces nouveaux locataires a bien suscité quelques émois parmi les riverains, tout juste remis du départ, un mois plus tôt, des gendarmes. Au final une broutille (une pétition ayant recueilli près de 450 signatures) comparée à la levée de boucliers (conseil municipal survolté) et de stylos Mont Blanc (43 000 paraphes scandalisés) qu’avaient du affronter Aurore et la Mairie de Paris lors de l’implantation d’un centre d’hébergement en lisière du Bois de Boulogne en 2016, dans le même arrondissement.

« L’ADN du bas 16e est très différent de celui du haut 16e, avance, dans une litote, Alice Flamand. Et puis les Cinq Toits ne sont pas qu’un centre d’hébergement mais aussi un lieu de vie ouvert sur le quartier et à d’autres acteurs, dont une partie sont issus de l’arrondissement, ce qui a facilité l’ancrage local ». Les gestionnaires du site ont ainsi mis des espaces (bureaux, ateliers…) à disposition d’une quarantaine de porteurs de projets (artisans, entrepreneurs, artistes, associations…), avec ce principe : chacun développe son activité en associant le plus possible les personnes résidentes. (...)

La Table du Récho quant à elle, le restau solidaire qui a installé ses fourneaux en juin dans l’ancienne tour d’horloge de la caserne — et au passage réjoui les papilles de notre critique maison — forme des réfugiés en travail en cuisine et en salle.
Croiser les publics

« C’est une bonne porte d’entrée pour découvrir le site, relève Alice Flamand. L’équipe de la Table du Récho organise aussi deux samedis par mois des ateliers de cuisine participative réunissant des résidents et des gens de l’extérieur qui préparent ensemble un repas pour 150 personnes, vendu ensuite à prix libre. C’est typiquement par ce type d’activités qu’on arrive à se faire croiser les publics. Nous avons aussi un pôle vélo, ouvert tous les jeudis depuis avril ». (...)

En plus des activités destinées aux personnes hébergées (cours de français, activités culturelles et sportives, soutien dans les démarches administratives et sociales…), les Cinq toits développent progressivement des animations ouvertes au grand public qui peut participer au projet d’agriculture urbaine, aider à la construction du mobilier et à l’embellissement des espaces extérieurs, venir assister à des rencontres, à une projection…

Avec un temps fort chaque premier samedi du mois : ce jour-là, la « caserne des possibles », comme se définit ce tiers-lieu, ouvre grand ses portes. (...)

« Le fait de venir sur place, de se rendre compte, de faire une partie d’échecs avec Mohamed du Soudan, ça permet aussi pour certains de lever les dernières appréhensions », glisse Alice Flamand. Et avis aux volontaires : les Cinq toits recherchent du renfort pour plusieurs activités, en particulier les cours de français. Bénévolez-vous, ils disaient… (.)