
Après Montréal (Québec), Rosario (Argentine), Rio de Janeiro (Brésil), Milwaukee et Denver (Etats-Unis), Alter-Echos poursuit son tour d’horizon des expériences d’agriculture urbaine avec Détroit, symbole international de l’industrie automobile américaine. Mais aussi « symbole de la post-industrialisation » d’après Grace Lee Boggs, depuis que ses habitants essaient de réinventer leur ville à partir de l’agriculture urbaine et de l’autosuffisance alimentaire.
(...) Depuis 1950, la ville a perdu la moitié de sa population, passant de 1,8 million d’habitants en 1950 à quelque 700 000 aujourd’hui. Si le taux de chômage officiel est de 15,8 %, il augmente à mesure que l’on s’approche du centre-ville et dépasse 50 % dans certains quartiers.{{ Avec ses 80 000 logements abandonnés (près d’un sur cinq), ses terrains vacants et ses façades de bâtiments ornées de pancartes « à vendre » ou « à louer », Détroit donne d’abord l’impression d’une ville fantôme.}} Symbole de cette déroute, Détroit vient d’être mise sous tutelle par l’Etat du Michigan.
{{Derrière cet apparent désastre industriel, économique et social, celles et ceux restés sur place ont le projet fou de rebâtir une nouvelle cité sur les ruines de l’ancienne. }} La portion de la ville inoccupée est évaluée à 233 km2 sur une surface totale de 350 km2. {{Plus un seul quartier dans Détroit n’abrite pas un jardin familial ou communautaires.}} (...)
Les motivations sont diverses : certains cultivent pour survivre, d’autres pour nourrir les plus démunis, avoir accès à de la « nourriture saine" , recréer du lien social dans le quartier ou développer une activité économique locale… Tous à leur manière façonnent une société post-industrielle. (...)