
Je,(Claire Mestre) ne suis plus présidente de Mana depuis le 20 février 2019, révoquée par le directoire du groupe SOS. À notre grande consternation, le groupe SOS a mis en place dès le début de la "filialisation "un management et un intéressement totalement incompatibles avec certaines actions.
Le Monde a déjà publié des articles sur cette nouvelle façon d’envisager l’action "solidaire et sociale" très dommageable pour les associations.
Monsieur Sebbag m’a attaquée personnellement. Plus grave, il apporte un management très perturbant dans le monde associatif. Beaucoup de personnes et d’associations bordelaises et nationales ont regardé avec attention de qui s’est passé pour nous avec inquiétude, voire colère.
Désormais, l’association Mana est morte, pour le moins vidée de ses valeurs et de la majorité de ses actions. De nombreux licenciements ont été annoncés. Voici 20 ans d’action collective piétinée.
Mana, c’est un "joyau" associatif qui disparaît et surtout c’est un nouveau paysage pour les associations que le groupe SOS met en place. Par ailleurs, ce groupe est dirigé par Jean-Marc Borello, un personnage controversé dont Libération et Le Monde ont souligné les agissements financiers douteux.
Pour nous, mon équipe et moi, l’engagement associatif continue et nous dénonçons les agissements du groupe SOS.
@associationethnotopies
Une nouvelle association vient de voir le jour Ethnotopies qui est née à partir des pratiques soignantes et sociales, auprès des populations migrantes et exilées, de l’équipe de la clinique transculturelle : elles se sont développées à l’hôpital de Bordeaux, dans l’association Mana et d’autres associations.
Ethnotopies ou « lieux des autres » est un néologisme qui condense deux concepts : les hétérotopies de Foucault comme espaces concrets autres et localisations de l’utopie, et les topiques de Freud ou les instances psychiques. Il affirme notre double appartenance à l’anthropologie et la psychanalyse, et plus largement aux liens entre le sujet et les collectifs.
C’est une association dont les missions sont la recherche, le plaidoyer, la réflexion, la transmission à partir des liens entre clinique et politique, clinique et société, clinique et culture.
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(...) Cette ethno-psychiatre à l’hôpital Saint-André de Bordeaux veille sur les laissés-pour-compte de notre société. (...)
depuis 1994, au sein de l’hôpital Saint-André, dans le centre-ville de Bordeaux, elle a ouvert une consultation pour une prise en charge ethno-psychanalytique de patients migrants dont 80 % ne parlent pas français.
Depuis cette date, elle est à l’écoute de ces patients en situation précaire, aux parcours souvent jalonnés de souffrances physiques - victimes de tortures - et psychiques. Des demandeurs d’asile présentant de graves états traumatiques, des femmes seules ou des jeunes mères avec leur bébé, des familles entières à la rue aux chemins de migration coupés par des séparations violentes, tortures, viols... Son parcours vi(...) précise-t-elle. Son association, Mana, fondée en 1992 et hébergée à l’hôpital Saint-André, participe aux consultations hospitalières. Un dispositif de soins, de prévention et de recherche fragile car il dépend des subsides publics : "Ma situation est très précaire car on peut très bien m’étrangler financièrement et, en cette période de crise, il est encore plus difficile de convaincre certains partenaires publics", souffle la praticienne hospitalière originaire de Clermont-Ferrand.
(...) sa démarche est une référence en matière de formation et de soins des migrants. Au quotidien, elle y côtoie la misère, la tristesse et la force des hommes aux parcours cabossés, souvent échoués en France faute d’un ailleurs meilleur. "C’est une rencontre intime avec l’autre, avec des gens et des histoires qu’on ne rencontrerait jamais dans la rue", assure cette chercheuse universitaire à Paris-V. (...) "Avec le temps, on n’est plus envahi par l’autre" - et les séances de supervision collective, avec un psychanalyste extérieur. (...)