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Le Grand Soir
Désobéissons à l’Union européenne !
Aurélien Bernier et le M’PEP. Reconquérir la souveraineté populaire par les urnes et par le droit. Paris : Mille et une nuits, 2011.
Article mis en ligne le 11 septembre 2011
dernière modification le 8 septembre 2011

Pourquoi pas, en effet ? Puisque l’« Europe » nous a désobéi, en ne respectant pas, à trois reprises, la volonté populaire exprimée clairement par référendum, désobéissons-lui.

Cela fait cinquante ans que l’ « Europe » sert les intérêts du capitalisme financier, produit des inégalités, déréglemente, détruit le secteur public, engendre de la dette et des déficits, fait supporter aux citoyens les folies (voir la crise des subprimes) des banquiers, au mieux sans la volonté des peuples, au pire contre cette volonté. Désormais, elle s’en prend aux États eux-mêmes, en prétendant, par exemple « aider » la Grèce alors qu’elle ne fait que garantir aux banques et aux « investisseurs » qu’ils sauveront leurs mises.

Pour Bruxelles, comme pour le FMI, les cibles sont toujours les mêmes : les salariés, les retraités de la fonction publique, les assurés sociaux, tandis que les cadeaux iront aux gros contribuables. Et pendant que l’« Europe » impose aux Grecs une purge finale, la Chine instaure un partenariat avantageux avec ce pays en rachetant le centre des conteneurs du port du Pirée pour muscler son commerce international.

Pour le moment, la seule expression du désarroi des citoyens européens face à ces politiques qui les ruinent à petit feu a été l’abstention qui est passée en vingt ans de 37 à 55%. Sauf lorsqu’un débat de qualité leur a été proposé. En 2005, l’abstention en France n’a pas dépassé 30% lors du référendum sur le Traité constitutionnel. En corollaire, une autre conséquence lamentable du déficit démocratique en Europe est la poussée de l’extrême droite en cinq ans (...)

La « reconquête » évoquée par l’auteur dans le titre de son ouvrage ne peut passer que par la restauration de « la primauté du droit national sur le droit communautaire pour rendre au peuple sa souveraineté perdue. » Toute autre solution n’est qu’illusion, sparadrap, combat « de l’intérieur » perdu d’avance parce qu’inopérant. Cette reconquête devrait être le thème central de toutes les campagnes électorales à court ou moyen terme. (...)

L’une des grandes astuces des bâtisseurs de l’« Europe » aura été de créer du droit pour un peuple qui n’existait pas. Ce qui permet, comme l’explique en détail Aurélien Bernier, de construire l’« Europe » sans les peuples, en instaurant « un organe supérieur » censé représenter « l’intérêt européen » (jamais défini publiquement) qui serait par nature meilleur que les intérêts nationaux : la Commission européenne disposant d’un droit d’initiative exclusif.
(...)

Seule institution démocratique, le Parlement européen n’a aucune compétence sur les traités. En revanche, la Cour de justice des communautés européennes veille à l’application du droit européen, consolide les principes du néolibéralisme par des arrêts qui ne sont susceptibles d’aucun recours. (...)

Actuellement, les États sont pris à la gorge : la création de monnaie leur étant interdite, ils sont contraints de s’endetter auprès des marchés financiers selon des taux en partie fixés par les désormais célèbres agences de notation.

(...) Wikio