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UNHCR
Des travailleurs sociaux se mobilisent en faveur des personnes déplacées dans le nord de l’Éthiopie
Article mis en ligne le 3 avril 2022

Un réseau de plus de 100 Éthiopiens déplacés par le conflit dans le nord de l’Éthiopie aide les autres à se remettre de leurs traumatismes et à bénéficier des services de base.

La douleur et le traumatisme subis par Mebrat lorsqu’elle a fui son foyer lui sont utiles dans son rôle actuel d’assistante sociale. Elle est en effet bien placée pour comprendre la détresse et les besoins des personnes qu’elle assiste.

À 32 ans, cette mère de trois enfants n’aurait jamais imaginé qu’elle deviendrait un symbole d’espoir, de confiance et de force pour les Éthiopiens déplacés qui ont trouvé refuge dans un centre de santé de Mekelle, capitale de la région du Tigré.

« Certaines personnes me disent qu’elles ne peuvent pas dormir la nuit, qu’elles ont des flashbacks de ce qu’elles ont vu en s’échappant », confie-t-elle. « Je pense qu’ils se confient à moi parce que je suis chaleureuse et que je comprends ce qu’ils ont vécu ». (...)

Depuis trois mois, elle travaille dans un bureau de protection mis en place par le HCR, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, sur le site qui est devenu un refuge pour de nombreuses personnes. (...)

« Des personnes de tous âges viennent demander de la nourriture, des couches, des serviettes hygiéniques, du lait », explique-t-elle. « En les aidant, nous veillons à ce que chacun reçoive le soutien dont il a le plus besoin ».

Dans le nord de l’Éthiopie, les combats des 12 derniers mois ont déclenché une crise humanitaire qui a contraint des millions de personnes à fuir leur foyer en quête de sécurité. Jusqu’à 8 millions de personnes ont urgemment besoin de nourriture, d’eau et d’autres formes d’aide. Le conflit a rendu de plus en plus difficile l’accès aux personnes dans le besoin, car les conditions de sécurité dans certaines régions ne cessent de se détériorer. (...)

Elle a une formation en gestion d’entreprise - une profession dans laquelle elle s’est activement investie pendant des années.

« Je suis issu d’une famille pauvre, alors je vendais du thé le matin et j’étudiais le soir. Mais en travaillant dur, j’ai construit une famille et je suis devenue une professionnelle », révèle-t-elle en souriant. (...)

« Les travailleurs sociaux sont très proches de la communauté, et nous apprécions leur présence car ils soutiennent réellement le bien-être physique et mental des personnes déplacées », souligne Seda Kuzucu, coordinatrice des urgences pour le HCR.

Elle explique comment ils contribuent à améliorer la réponse humanitaire en identifiant les besoins et en recueillant des informations pertinentes qui sont utiles pour orienter les cas urgents vers une assistance.

« Ils fournissent une certaine forme de premiers soins psychologiques, car de nombreuses personnes souffrent de dépression et d’anxiété en raison du traumatisme qu’elles ont subi, et du stress lié à l’incertitude ». (...)

Bien que les travailleurs sociaux fassent de leur mieux, ils conviennent qu’il peut être frustrant de ne pas pouvoir en faire plus.

« Notre travail est très difficile car nous n’avons pas toujours les réponses », souligne Mebrat. « Parfois, les gens veulent simplement de la nourriture, que nous n’avons pas en quantité suffisante. Cependant, nous faisons de notre mieux pour que toute forme d’aide humanitaire parvienne à ceux qui en ont le plus besoin ».

Ils sont motivés par le rôle essentiel qu’ils jouent.

« Ce travail m’aide aussi car j’ai moi-même beaucoup souffert. Cela me rappelle que je suis toujours en vie et en bonne santé et que je peux aider ma communauté », précise Mebrat qui rêve de rentrer chez elle une fois que la paix sera revenue.