
L’expérience menée depuis cinq ans dans deux collèges du XVIIIe arrondissement de Paris pour améliorer la mixité scolaire montre qu’on peut atteindre des résultats qui paraissaient inespérés.
C’est donc possible. L’enquête que nous publions dans ce numéro spécial « Libé des solutions » le démontre : améliorer la mixité en milieu scolaire quand cela est nécessaire est possible. Et bénéfique. Que racontons-nous ? Une expérience menée depuis cinq ans dans le XVIIIe arrondissement de Paris, où les autorités locales et académiques ont décidé de mélanger les deux populations de deux collèges très différents, l’un plutôt favorisé, l’autre au contraire à la dérive, mais distants de quelques centaines de mètres seulement. Le projet a suscité des résistances, chez les parents comme chez les enseignants, du côté du collège où tout se passait correctement.
A force de persuasion, de pédagogie, grâce à un travail charpenté, fin dans la recherche de nouveaux équilibres, grâce aussi à l’attribution de moyens à la hauteur de l’enjeu, le projet s’est bel et bien mis en place et a produit des résultats inespérés. Résultats scolaires pour les élèves, sur le niveau de violence, dans et en dehors du collège, sur l’esprit d’équipe chez les enseignants, ravis de redonner du sens à leur travail. Tableau trop rose ? Lisez et vous apprécierez. Des esprits trop budgétaires diront que ce type d’expérience coûte bonbon. C’est vrai. Mais mesure-t-on le coût financier et sociétal des ghettos scolaires que l’on laisse dériver ? (...)