Les personnels d’animation de la ville de Paris demandent de meilleures conditions de travail et dénoncent un manque de moyens, pour accueillir les enfants aux besoins particuliers. La mobilisation débute alors que des enquêtes pour des violences, y compris sexuelles, dans les écoles parisiennes s’accumulent.
À l’appel du syndicat majoritaire Supap-FSU, de la CGT et de la CFDT, les professionnel·les qui s’occupent des temps de repas, périscolaires et extrascolaires dans les écoles de la capitale, se mobilisent à partir de lundi 10 novembre 2025 et pour près de deux semaines. « Nous demandons un engagement réel de la ville sur tous les temps périscolaires : interclasses, extrascolaires, goûters… », expliquent à Mediapart trois futures grévistes. (...)
« Nos revendications ne sont pas nouvelles, mais nos besoins se sont aggravés avec le temps, explique Nicolas Léger, cosecrétaire général du Supap-FSU. Nous réclamons un recrutement massif de titulaires et la titularisation de milliers de vacataires, employés illégalement sur des postes permanents. » (...)
Selon les chiffres du syndicat, en 2024, près de 8 500 agent·es d’animation étaient vacataires. Une précarité que le Supap-FSU juge intenable. « Nos collègues non titulaires sont très mal rémunérés, avec des conditions de travail qui impactent lourdement leur vie personnelle. La ville de Paris fait preuve d’un cynisme implacable : elle préfère être condamnée par le tribunal administratif plutôt que de contractualiser massivement. C’est un choix politique », déplore Nicolas Léger.
Des annonces insuffisantes (...)
En 2024-2025, lors de la précédente mobilisation, entre 200 et 250 écoles sur les 620 que compte Paris avaient fermé leurs portes. « On le sait, c’est en luttant que nous parvenons à obtenir des avancées et à faire entendre nos revendications », confirme Chantal*, animatrice lecture en élémentaire.
Selon elle, le rapport de force instauré avec la mairie de Paris a permis quelques progrès, mais ceux-ci restent très en deçà des besoins réels. Les équipes pointent notamment un taux d’encadrement non conforme et un taux de qualification insuffisant : « Moins de 80 % des collègues disposent du diplôme du Bafa, et beaucoup sont vacataires. » (...)
Pas de moyens pour un accueil inclusif
Une des revendications principales porte sur l’accueil des enfants à besoins éducatifs spécifiques et en situation de handicap. Lors du temps d’interclasse du midi, sur l’année 2021-2022, 3 811 de ces enfants étaient reçus par le personnel d’animation. Trois ans plus tard, elles et ils sont 6 406 sur l’année.
Cette hausse alarme les professionnels. « Nous manquons cruellement de formation pour les accueillir. De plus, nous n’avons ni les moyens humains, structurels ou encore économiques pour les accueillir décemment », rapporte Nicolas Léger.
Pour Chantal, le problème est structurel. (...)