
Depuis samedi 5 mars, les incendies volontaires se multiplient au centre de rétention du Mesnil-Amelot (77). 2 sans-pap’ en rétention ont été blessés. Selon la Cimade, le « climat anxiogène » dans ces centres expliquerait ces tensions.
« Depuis ce week-end, on a le moral dans les chaussettes… ».
Entre le samedi 5 mars à midi et le lundi matin suivant, 4 incendies ont pris dans plusieurs ailes du centre de rétention, à chaque fois déclenchés par des sans-papiers en rétention. Un début de psychose s’installe dans les allées du centre. Fawzi raconte :
« Mon pote, il est traumatisé par la situation. »
Bon samaritain
Aux côtés de Fawzi, Essah attend que son pote fasse l’interprète. Le jeune marocain de 31 ans a été témoin de la scène. Il ne parle pas très bien français. Ce samedi, Essah était devant le réfectoire quand le feu prend dans l’une des chambres du CRA. « C’était le bâtiment africain » remet Fawzi. Ni une, ni deux, Essah court au secours des 2 pensionnaires encore coincés dans les flammes :
« Il est parti en courant. Il n’a pas réfléchi. »
Dans la chambre, 2 hommes gisent, inconscients. Essah les aurait trainés jusque dans le couloir avant l’arrivée des secours, bien aidé par un officier de police. « C’est un héros, il a mis sa vie en danger pour sauver des gens. Il les a sortis de l’incendie », conclut Fawzi avant que l’enthousiasme ne retombe brusquement :
« Tu vois comment il est récompensé ? Il est toujours enfermé. »
Les circonstances restent floues (...)
Ce qui est sûr, c’est que samedi en début d’après-midi, 2 jeunes camerounais ont mis le feu à leur matelas : « Ils avaient des vols prévus [pour les renvoyer dans leur pays d’origine, ndlr.] dans les prochains jours » explique Alice Dupouy, responsable rétention pour l’asso La Cimade. Envoyés à l’hosto avant d’être placés en garde à vue à Chessy (77), ils ont écopé respectivement de 6 mois et un an de prison ferme au tribunal correctionnel de Meaux.
Le lendemain c’est vers 20 h que le feu reprend dans un autre bâtiment du CRA (...)