
Le blocage est décidément à l’ordre du jour de l’agenda en France. C’est au tour du siège du groupe Bolloré, à Puteaux (Hauts-de-Seine), de subir cette méthode de protestation. Le 3 juin au matin, pendant près de trois heures, une centaine de manifestants sont venus pacifiquement bloquer différentes entrées du siège de l’un des plus puissants groupes français. Ces personnes ont tenté d’interpeller les actionnaires du groupe Bolloré qui se rendaient à leur assemblée générale.
Représentant des organisations de la société civile en France (Confédération paysanne, ReAct, Survie etc.), mais aussi au Cameroun, au Congo démocratique, en Sierra Léone, en Côte d’Ivoire et au Cambodge, ces hommes et ces femmes tiennent à attirer l’attention sur les conditions d’exploitations de milliers d’hectares de plantations par des filiales de sociétés dans lesquelles le groupe Bolloré détient une participation déterminante.
Il s’agit, notamment, de la société Socfin, une holding luxembourgeoise dont l’actionnaire principal est le groupe Bolloré, qui détient 39 % des parts. La Socfin et ses filiales possèdent ou exploitent des plantations industrielles de palmiers à huile et d’hévéas dans de nombreux pays d’Afrique et d’Asie. Depuis 2008, année après année, hectare après hectare, les ramifications tentaculaires de cette société poursuivent une expansion continue. (...)
Cet accaparement des terres n’est pas sans conséquence sur la vie des riverains de ces exploitations. Regroupés depuis le 5 juin 2013 autour d’un collectif international, l’Alliance Internationale des Riverains des plantations Bolloré-Socfin, ils dénoncent, entre autres, « l’accaparement aveugle des terres ne laissant aux riverains aucun espace vital et mise en terre de cultures vivrières », ainsi que « la faiblesse des compensations accordées aux populations riveraines ». (...)