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Des prêts pour aider les fermiers africains à se remettre sur pied à la suite d’une catastrophe
Article mis en ligne le 19 août 2017
dernière modification le 18 août 2017

L’accès au crédit a toujours été un problème majeur pour les petits agriculteurs africains. Ces derniers produisent pourtant environ 70 pour cent de la nourriture consommée sur le continent. Cela signifie que leur rendement est souvent bien en deçà de leur plein potentiel, mais aussi que leur capacité à faire face aux chocs météorologiques de plus en plus fréquents et sévères associés au changement climatique est considérablement réduite.

Une solution intéressante pourrait cependant être à portée de main. Les prêts de redressement sont un nouvel outil de microfinancement qui vise à offrir à ces fermiers l’aide à court terme dont ils ont désespérément besoin, en particulier en temps de crise.

VisionFund International (VFI) est un projet de l’ONG internationale World Vision. L’organisation a obtenu une subvention remboursable de 2 millions de livres de la part du Département britannique pour le développement international (DFID). Cette somme sera distribuée sous forme de prêts à 14 000 familles affectées par des catastrophes au Kenya, au Malawi et en Zambie afin de leur permettre de reconstruire leurs vies et de recommencer à générer des revenus.

Au début des saisons agricoles, les fermiers ont besoin d’argent pour acheter des semences, des engrais et d’autres intrants essentiels. Or les banques traditionnelles considèrent rarement les petits agriculteurs comme des débiteurs viables, car ils n’ont généralement pas de titres de propriété ou d’autres biens à donner en garantie. Par ailleurs, les règles imposées par d’autres types de prêteurs – le remboursement de la totalité de la somme principale à l’échéance du prêt, par exemple – ne cadrent pas toujours avec les contraintes liées au caractère saisonnier de l’agriculture.

Charity Mati, responsable de l’intégration et du développement de VFI au Kenya, a expliqué que contrairement à d’autres institutions de microfinance, qui perçoivent des intérêts mensuels et exigent la totalité de la somme empruntée à l’échéance du prêt, VFI tente d’ajuster les conditions de remboursement aux besoins de l’emprunteur. (...)

Les prêts de redressement visent ainsi à donner un coup de main, et non à faire l’aumône aux gens dans le besoin. Ils ont d’abord été utilisés en 2013 par VFI après le passage du typhon Haiyan aux Philippines. Près de 5 000 prêts d’une valeur moyenne de 430 dollars ont ainsi été distribués pour aider les habitants à relancer leurs petites entreprises.

Selon Philip Ochola, directeur général de VisionFund Kenya, de nombreuses institutions de microfinance hésitent à continuer de prêter de l’argent après des catastrophes majeures parce que leurs clients potentiels ne peuvent offrir aucun bien en garantie et qu’ils risquent d’être incapables de respecter le calendrier de remboursement.