Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Le Monde
Des niveaux alarmants de pesticides mesurés dans les sols et les vers de terre
Article mis en ligne le 31 octobre 2020
dernière modification le 30 octobre 2020

Un néonicotinoïde compte parmi les substances les plus fréquemment retrouvées. Il s’accumule de manière inattendue dans les vers, où il est parfois présent à des taux « faramineux ».

Alors que le Sénat a adopté, mardi 27 octobre, la remise en selle des néonicotinoïdes sur les cultures de betteraves sucrières, une étude française met en évidence la capacité du principal représentant de cette famille de pesticides à se diffuser largement dans l’environnement, hors des parcelles traitées. Et, surtout, à s’y accumuler à des concentrations inattendues et alarmantes, en combinaison avec d’autres pesticides couramment utilisés.

Publiés en ligne fin septembre, ces travaux, à paraître en janvier dans la revue Agriculture, Ecosystems & Environment, n’ont jusqu’à présent reçu aucune publicité malgré la tenue, en France, du débat parlementaire sur la réautorisation partielle des « néonics ».

Les résultats sont pourtant frappants. (...)

Conclusion : la totalité des prélèvements analysés contiennent au moins une des substances recherchées, et 90 % contiennent un mélange d’au moins un insecticide, un fongicide et un herbicide. Si un tel constat est inédit, c’est que les auteurs ne se sont pas arrêtés aux surfaces cultivées. Ils ont prélevé leurs échantillons sur des parcelles agricoles conduites en agriculture conventionnelle, en agriculture biologique, mais aussi sur des prairies et des haies n’ayant jamais reçu de traitements. « Dans 40 % des cas, on retrouve plus de dix pesticides différents », explique l’écologue Vincent Bretagnolle (CNRS) et coauteur de ces travaux.

Bio-accumulation des substances dans les lombrics (...)

Les quatre substances les plus fréquemment retrouvées sont le diflufenican (un herbicide), l’imidaclopride (un insecticide néonicotinoïde) et deux fongicides, le boscalide et l’époxiconazole. Au moins une de ces quatre substances est détectée dans plus de 80 % des sols analysés. (...)