Une retenue d’eau pour l’irrigation a été vidée à Cram-Chaban au nord de la Charente-Maritime par des manifestants anti-bassines qui se sont rassemblés ce samedi autour de la commune voisine de Mauzé-sur-le-Mignon en Deux-Sêvres. (...)
Des pompes ont été déconnectées et emportées par les manifestants, des bouts de bâche brulés : une retenue d’eau pour l’irrigation de 180 000 M3 selon les manifestants (250 000 M3 selon la FNSEA 17) située à Cram-Chaban au nord de la Charente-Maritime a fait les frais du rassemblement national des anti-bassines dans la commune voisine de Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sêvres) ce samedi. La retenue d’eau a été vidée selon le reporter de France Bleu sur place. (...)
Les dégradations se sont produites dans un contexte très tendu entre manifestants et forces de l’ordre qui ont lancé des bombes lacrymogènes. Les manifestants ont réussi à rentrer dans la zone interdite par la préfecture des Deux-Sêvres en passant par les champs et les voies ferrées. (...)
2 000 à 2 500 personnes étaient rassemblées ce samedi à Mauzé-sur-le-Mignon à l’appel de plusieurs collectifs et associations de défense pour la biodiversité afin de dénoncer la construction de 19 bassines (retenues d’eau pour l’irrigation) mais n’ont pas pu approcher du chantier où étaient rassemblé 500 agriculteurs de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs.
Au mois de septembre 2021, lors d’une précédente manifestation les anti-bassines avaient pénétré sur le site, et interrompu les travaux de construction de ses retenues d’eau qu’ils estiment illégales parce qu’elles enfreignent des directives européennes sur les nitrates et l’eau notamment.
La colère des agriculteurs irrigants (...)
"L’Etat a été incapable de gérer cette manifestation" estime Cédric Tranquard, "C’est une catastrophe, je tiens la préfecture de Charente-Maritime responsable de ce qui s’est passé". Il annonce qu’il portera plainte lundi. Mais affirme que sa priorité, ce samedi soir est de canaliser la colère des agriculteurs, il confie qu’il est assailli de coups de téléphones d’irrigants qui veulent en découdre avec les manifestants anti-bassines.
Une retenue d’eau illégale selon les manifestants
De son coté, le collectif qui appelait à manifester affirme dans un communiqué que la "méga bassine de la honte" à Cram-Chaban est illégale, et a fait l’objet de 5 condamnations par la justice. La pompe qui a été démontée puise "directement dans la nappe phréatique". Un débâchage a été effectué "pour la mettre hors d’état de nuire" et l’eau de la bassine "a été rendue à la nappe". Auparavant, les manifestants avaient constaté que la rivière du Mignon était totalement assêchée. (...)