
Avant que nous ne soyons des milliards sur cette Terre (avec autant de bouches à nourrir), les rythmes de la nature convenaient parfaitement à la pratique de l’agriculture. Certains fruits ou légumes ne poussaient que pendant certaines saisons, les animaux mettaient des mois voire des années à attendre leur taille adulte, etc…
Puis est arrivée l’agriculture productiviste, ses engrais, ses herbicides, ses hormones de croissance, et on en passe. Autant de produits qui se retrouveront tôt ou tard dans le corps humain, mais qui sont également dès le départ répandus dans la nature, au risque de la déséquilibrer. C’est ce qu’il se passe notamment avec les abeilles : un syndrome d’effondrement de ses colonies est observé depuis des années, avec un nombre d’insectes pollinisateurs en baisse continuelle.
Or, les abeilles sont indispensables à la survie de l’espèce humaine et, même si elle peut être discutée, la citation d’Albert Einstein (« si les abeilles venaient à disparaître, l’humanité n’aurait plus que quatre années devant elle ») comporte tout de même un fonds de vérité. Ce sont ainsi pas moins de 85% des espèces végétales de la planète qui ont besoin de l’intervention d’insectes pollinisateurs pour se reproduire et subsister. Et ce sont bien les pesticides, généreusement répandus en plein champ, qui sont incriminés dans l’étrange disparition des abeilles.
Pour tenter d’alerter sur ce problème écologique majeur, une chaîne américaine de supermarchés (Whole Foods) a récemment fait parler d’elle en mettant les abeilles au coeur d’un de ses dernières campagnes publicitaires. Ou plutôt, c’est la disparition des abeilles qui était la star de la campagne. Au menu, le bon vieux principe du « avant / après » : avant, les étals d’un magasin dans un monde où les abeilles prospèrent et pollinisent à tout va. C’est l’abondance. En revanche, après, dans un monde sans abeilles, le tableau est moins glorieux, avec 52% des fruits et légumes qui ont disparu du magasin (parmi eux les pommes, oignons, concombres, céleri ou avocats), soit 237 espèces sur les 453 habituellement proposées.(...)