Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
l’OBS
Des intellectuels de gauche disent leur « solidarité » et leur « admiration » aux grévistes
Article mis en ligne le 10 janvier 2020

Ce jeudi matin, à la gare de l’Est, plusieurs intellectuels marqués à gauche sont venus soutenir les cheminots en grève contre la réforme des retraites. Choses entendues.

Ces « travailleurs intellectuels », comme ils s’appellent, lancent d’abord un appel à la solidarité financière, avant d’aller plus loin. La romancière Leslie Kaplan, qui fut établie en usine après Mai-68, prend le micro et déclare de sa voix fluette : « Je me sens en tant que femme, citoyenne, écrivaine complètement solidaire. » Elle se dit révoltée par « l’injustice » de cette réforme et « l’arrogance » de ce pouvoir. Elle, si attentive aux mots, résume le sens de son soutien au mouvement : « C’est insupportable ! » (...)

Lui est « fils de cheminot » et se sent « particulièrement à sa place ici ». L’écrivain Gérard Mordillat, qui ne lit plus que « l’Huma » et « le Monde diplomatique », s’en prend au « discours médiatique sur les victimes de la grève » :"« Les victimes de la grève, ce sont les grévistes qui font le sacrifice de leur salaire pour le bien commun. »"

Il explique ne pas vouloir du « monde de Monsieur Macron » et appelle à amplifier le mouvement. « Il ne s’agit pas juste de les combattre, mais de les battre », conclut-il sous les applaudissements. (...)

C’est ensuite au tour du philosophe Etienne Balibar de s’avancer devant la banderole rouge. Lui qui avait déjà signé la pétition contre la réforme Juppé en 1995 avec Pierre Bourdieu est encore de ce combat. Il dit « sa solidarité absolue, son admiration et sa gratitude » aux grévistes. Cette figure intellectuelle donne l’enjeu du conflit en cours :
"« C’est vrai que Macron n’est pas le premier à appliquer des politiques néolibérales, mais c’est le premier qui pense qu’il peut appliquer un programme à la Thatcher. »"

Beaucoup dans l’AG pensent comme lui que les cheminots d’aujourd’hui sont les mineurs anglais d’hier. Mais Balibar rappelle que si « l’objectif est aussi de casser le monde syndical », pour lui, le contexte est différent et « les résistances sont là ». (...)