
Des dizaines d’étudiants se retrouvent toujours sans logement à Bordeaux alors que les cours ont repris. Pour dénoncer ce phénomène accentué par les affectations tardives de Parcoursup, le collectif Mal-logement étudiant a choisi de planter la tente sur le campus de Pessac. Face à la pénurie, l’Université de Bordeaux a invité par mail son personnel à héberger provisoirement ou non un étudiant en rade de logement.
Trois tentes à l’arrêt de tram Montaigne Montesquieu et ce message : « T2 idéal étudiant, 15 m², 990€, à saisir. » Semblable à celle des Enfants de Don Quichotte en son temps, c’est la première action menée par le Collectif-Mal-Logement étudiant, depuis sa création la semaine dernière à Bordeaux.
Objectif : « Réunir ceux qui sont concernés pour trouver des solutions d’urgence, puis de moyen ou long terme » détaille Tugdual, l’un des membres du collectif, en licence de science de l’éducation. Pour lui, les cas sont plus nombreux que l’on croit. ((...)
5 mois d’attente pour un logement Crous insalubre
Léa est venue apporter son soutien au collectif Mal-Logement étudiant. Après avoir enchaîné les galères de logement, elle a fini par abandonner ses études de sociologie. (...)
Effet Parcoursup
Malgré le nombre d’étudiants mal-logés, le camping improvisé près de l’arrêt de tram n’est pas très fréquenté ce jeudi après-midi.
« On a recueilli quelques noms d’étudiants en galère mais malheureusement la plupart de ceux qui n’ont pas de logement, n’ont pas le temps de venir en parler », déplore Tugdual qui tenait également un stand la veille, place de la Victoire pour réunir des témoignages.
Il y a croisé quelques bacheliers qui venaient de connaître leur affectation pour la rentrée.
« À quelques jours du début des cours, forcément ils ne trouvent rien. C’est compliqué pour eux qui sortent du Bac, ils doivent à la fois trouver un appart’ au dernier moment et se familiariser avec le fonctionnement de l’Université. »
Hélène Velasco-Graciet, la présidente de l’Université Bordeaux-Montaigne, confirme à Rue89 Bordeaux :
« Les admissions tardives sur Parcoursup ont eu un impact sur la recherche de logements, certains sont allés dormir à l’hôtel pour pouvoir assister aux premiers jours de cours. »
Ce constat sera sans doute abordé lors du bilan de la plateforme Parcoursup attendu à la fin du mois. La ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal a annoncé récemment à l’AFP l’amélioration de l’affectation des logements étudiants par le Crous pour qu’elle soit « plus en lien avec la plateforme Parcoursup ».
face à l’afflux de nouveaux étudiants et au manque criant de logements, accentué par l’effet Airbnb, les universités doivent bricoler. Celle de Bordeaux a appelé son personnel à accueillir des étudiants, dans un mail envoyé le 6 septembre dernier par la vice-présidente vie étudiante et vie de campus (...)
Selon Blandine Lacassagne, chargée de communication à l’Université de Bordeaux, « la situation ne s’améliore pas » :
« Nous avons lancé une plateforme pour que les membres du personnel puissent mettre en location une partie de leur logement ou des studios. Et nous organisons chaque année un job-dating mais il y a de moins en moins d’annonce. »
Un constat qui fait écho au chiffre établi par l’Union des syndicats de l’immobilier (Unis) en Aquitaine en juin dernier : il y aurait 34 % de logements destinés à la location classique de moins par rapport à l’an dernier. Face à la situation, l’Université réfléchit même, en partenariat avec le Crous a un dispositif d’urgence pour éviter que les étudiants ne se retrouvent à la rue.
Un recensement à partir de lundi à Bordeaux Montaigne(...)