
« Il y a urgence : on retrouve des pesticides dans les rivières, dans les nappes souterraines et dans notre nourriture ». C’est par ces mots que Denis Baupin, vice-président de l’Assemblée Nationale, a ouvert la conférence de presse organisée le 27 mars dernier pour présenter le comité des élus en faveur des alternatives aux pesticides. Leur objectif : faire voter des lois qui favorisent la santé humaine et la protection de l’environnement en diminuant l’usage des pesticides et en promouvant le rapport sénatorial « Pesticides, vers le risque zéro » (voir ici).
En effet, comme l’a rappelé Sophie Primas, sénateur UMP, « les pesticides ne sont pas utilisés que par les agriculteurs. Des industriels, des entreprises comme la SNCF en utilisent aussi, ainsi que des particuliers dans leur jardin. Or les risques dus aux pesticides ont longtemps été sous-estimés. » Ces risques concernent différentes pathologies, allant de la baisse de la fertilité masculine (1), aux tumeurs cérébrales (2) en passant par des troubles du système endocrinien (1), régulateur de beaucoup de fonctions dans notre corps (3).
Pour permettre de réduire l’utilisation de ces produits, également appelés produits phytosanitaires ou phytopharmaceutiques, plusieurs pistes ont été évoquées par les élus :
- Informer les consommateurs. (...)
- Consommer plus de produits biologiques, français notamment. (...)
- Protéger les zones de captage des eaux (4)de façon systématique. (...)
- Proposer l’interdiction de la vente au détail des produits phytosanitaires aux non-professionnels (...)
- Harmoniser la législation européenne sur les molécules chimiques autorisées par pays (...)
- Mieux intégrer l’agroécologie et former les producteurs sur le terrain, développer les formations d’agriculture biologique (...)
- Copier l’initiative du Danemark qui taxe les produits phytosanitaires. (...)
- Demander l’obligation de la déclaration des adjuvants dans les préparations de pesticides (...)
- Mieux faire connaître les « pnpp » (préparations naturelles peu préoccupantes).
- Mieux mesurer l’effet « cocktail » c’est-à-dire l’absorption de petites doses de plusieurs pesticides et leur effet cumulé sur notre santé (Chantal Jouanno).
- A très court terme, la loi d’avenir agricole qui sera débattue cette année traitera des pesticides et devrait proposer des actions concrètes pour en diminuer l’utilisation.
Après l’intervention des élus, ainsi que d’un médecin porte-parole d’un collectif de 120 médecins demandant la réduction de 50% des pesticides, un temps de questions-réponses a suivi et des idées supplémentaires ont été proposées comme la protection du fœtus, particulièrement vulnérable, et celle des enfants en priorité. (...)