
Une remarquable lettre internationale a été signée aujourd’hui par 161 chefs d’État, anciens chefs d’État et un grand nombre de ministres, parlementaires et diplomates, demandant instamment au gouvernement britannique de mettre fin à la procédure d’extradition de M. Julian Assange et d’accorder sa libération immédiate de la prison de Belmarsh à Londres, où il est détenu à l’isolement par les autorités britanniques sans motif légal depuis avril 2019.
Parmi les signataires figurent Alberto Fernández, président de l’Argentine (2019-), Dilma Rousseff, présidente du Brésil (2011-2016), Evo Morales Ayma, président de la Bolivie (2006-2019), Luiz Inácio Lula da Silva, président du Brésil (2003 -2010), et Rafael Correa, Président de l’Équateur (2007 - 2017), José Luis Zapatero, Premier ministre espagnol (2004- 2011), Jeremy Corbyn, ancien chef du parti travailliste (2015-2020), Adolfo Perez Esquivel, lauréat du prix Nobel, des membres du Parlement européen et d’autres parlementaires du monde entier.
L’appel sans précédent lancé au gouvernement britannique par la communauté politique internationale vient entériner l’avis juridique émis par des experts juridiques internationaux à l’intention du gouvernement britannique et publié sous forme de lettre ouverte le 18 août. L’avis juridique exprime de graves préoccupations concernant les poursuites politiques engagées contre M. Julian Assange, la violation flagrante de ses droits fondamentaux, la violation du droit national et international par le Royaume-Uni, et conteste la légalité des poursuites engagées par l’administration Trump, en particulier l’extension de la portée du système juridique américain au-delà de son propre territoire.
Le Royaume-Uni a une longue tradition de garantie des libertés individuelles et de la démocratie libérale, incompatible avec les procédures d’extradition en cours, ce qui provoque l’étonnement et l’indignation au sein de l’opinion internationale.
Cette déclaration politique commune montre que l’ensemble du spectre juridique et politique comprend de plus en plus que l’éventuelle extradition de M. Julian Assange par le Royaume-Uni vers les États-Unis créerait un précédent qui violerait les accords internationaux historiques et les droits de l’homme. Elle donnerait le feu vert à des poursuites politiques, à la criminalisation du journalisme d’investigation en tant qu’espionnage ; elle affirmerait la compétence mondiale des États-Unis et le droit au secret absolu des États sur les crimes de guerre, la torture d’État et la corruption.