
DES COMPAGNONS ET CAMARADES GRECS VONT VENIR EN SOUTIEN À LA MANIF DU 1ER MAI À PARIS ✊
Du coup, nous sommes à la recherche de solutions d’hébergements proches de Paris, de préférence par groupes de trois personnes, à partir du 29 avril, même dans des conditions très spartiates… bien que ce soit pour des Athéniens et des Crétois
Urgent Grèce : regain d’attaques fascistes contre les lieux autogérés + des nouvelles du convoi
Bonjour,
Je vous écris depuis l’un des nombreux squats où nous faisons une étape ces jours-ci, avec deux des fourgons solidaires qui se déploient en Grèce en ce moment. D’autres fourgons sont en train d’arriver et nous rejoindront à Athènes à partir de lundi, puis durant tout le mois de mai, du Nord au Sud. Tant bien que mal, l’opération prévue a commencé et je vous en parlerai dans la deuxième partie de ce message. (...)
1 – ALERTE ANTIFASCISTE
La première des nouvelles est d’abord l’offensive que nous subissons à nouveau de la part des fascistes. Depuis plusieurs mois, les attaques violentes se multiplient à nouveau, contre des camarades et contre des lieux. Simultanément, les menaces de mort recommencent contre certains d’entre nous, comme à l’époque d’Aube dorée, notamment contre ceux qui ont déjà été agressés par le passé.
Cette semaine, deux de nos lieux autogérés ont subi des attaques fascistes : (...)
Durant cette deuxième attaque de la semaine, les fascistes ont frappé juste après la tombée de la nuit, avec des cagoules, alors que le squat était encore en activité. Ils ont tout d’abord tagué des croix gammées et celtiques autour du bâtiment principal, ainsi que des slogans nationalistes, avant de pénétrer dans le hall d’entrée. À l’intérieur, dix des fascistes cagoulés se sont retrouvés nez à nez avec deux militantes antiautoritaires qui ont aussitôt donné l’alerte. Dans les locaux du squat se déroulaient alors un cours de danse et une répétition de théâtre. Il était environ 21h30.
Tout le monde s’est mis à rejoindre le hall à toute vitesse, alors que les fascistes proférait des insultes et des menaces de mort accompagnées de saluts nazis. Voyant le monde arriver, les fascistes se sont enfuit tout en jetant de gros pétards derrière eux. (...)
Dans les minutes qui ont suivi, de nombreux membres du mouvement social ont convergé autour du squat « Jardin Botanique » pour essayer de retrouver les assaillants, mais sans succès : la pseudo race supérieure a préféré détaller dans la nuit, aussi vite que possible, en contradiction avec leur attitude prétentieuse et machiste à leur arrivée, devant les deux militantes antiautoritaires 😉
Précisons que le « Jardin Botanique » de Petroupoli n’est pas un squat comme les autres. Il est très grand, avec une immense cour intérieure (qui nous a déjà été prêtée pour garer nos plus grands fourgons durant des convois passés) et parmi ses bâtiments se trouvent deux serres en dur dans lesquelles le collectif cultive un potager solidaire autogéré. (...)
Dès le lendemain, la sécurité du grand squat a été renforcée, notamment avec la participation de membres de Rouvikonas venus apporter leur soutien, ainsi que plusieurs groupes antifascistes.
Vendredi soir, les nombreux camarades et compagnons de luttes venus d’un peu partout ont formé une immense patrouille à motos qui est partie sillonner les rues du quartier, puis de tout l’ouest d’Athènes, sous le nez des flics immobiles et silencieux, jusque tard dans la nuit.
Hier à midi, une grande manifestation antifasciste, cette fois à pied, est partie de la place ronde de Petroupoli pour rejoindre le « Jardin Botanique », avec beaucoup de monde.
Durant la semaine, d’autres lieux autogérés ont remarqué une profusion de tags fascistes et néonazis sur leurs murs extérieurs. Beaucoup plus qu’à l’ordinaire. Ces lieux sont pour la plupart anarchistes et souvent en lien avec l’aide aux migrants, mais pas seulement.
Au nord-ouest du quartier d’Exarcheia, dans la nuit de lundi à mardi, des tracts fascistes menaçants ont été déposés autour du squat Notara 26 par le groupe « Cri de guerre » qui se revendique ouvertement du « national-socialisme ». Un autre groupe fasciste, nommé « Against Modern Athens », multiplie également les menaces contre le squat de réfugiés et migrants (...)
Bref, nous sommes actuellement en alerte. D’autant plus que l’État agit, lui aussi, contre certains de nos lieux. Le Notara 26 a encore subi des coupures de son système d’alimentation électrique la semaine passée. D’autres squats font sans cesse l’objet de tentatives d’intimidation. Les voltigeurs à motos circulent au plus près de nos lieux autogérés pour contrôler et brutaliser les militants et les migrants, et quelquefois pire à l’égard des filles. Le pouvoir cherche à faire peur et, simultanément, la peste brune ressort de sa tombe, telle une milice venant lui donner le bras ! (...)
Nos luttes actuelles concernent aussi la gentrification galopante du centre d’Athènes et les travaux inutiles et nuisibles, à commencer par l’offensive de l’État qui essaie de construire une station de métro sur la place centrale du quartier à Exarcheia, contre l’avis de la population, ainsi que développer des projets immobiliers sur la verte colline de Strefi. Comme le titrait récemment un article d’Elsa Perrigueur dans l’Huma : « Exarcheia [est devenue] une zone à défendre au cœur d’Athènes ».
2 – DES NOUVELLES DU CONVOI SOLIDAIRE
Dans ce contexte tendu, le déploiement des fourgons solidaires se fait avec prudence et méfiance. D’autant plus que nous avons des adolescents avec nous et, parfois, des convoyeurs très âgés ou en mauvaise santé.
Ces problèmes de santé sont d’ailleurs la cause de beaucoup de retards dans nos départs vers la Grèce (...)
À cela s’ajoute la lutte contre la réforme des retraites (et son monde). Car beaucoup d’entre nous sont fortement impliqués dans ce mouvement formidable, auquel s’ajoute la résistance contre les grands travaux inutiles et nuisibles (bassines, autoroutes…). C’est pourquoi 5 des 15 fourgons qui devaient partir ne partiront qu’à l’issue de cette séquence historique. (...)
En début de semaine prochaine, un cinquième fourgon va arriver de France (le deuxième d’une longue série pour Exarcheia), alors qu’un premier fourgon va rentrer de Crète chargé de légumes, de fruits et d’huile d’olive pour nos lieux autogérés à Athènes (...)
La question est maintenant de savoir ce que nous allons pouvoir faire au niveau financier, car toutes ces structures, lieux et collectifs autogérés ont besoin d’argent dans cette période difficile (...)
Les Grecs eux-mêmes disent : « la priorité est de soutenir la résistance en France actuellement, les caisses de grève et les frais de Justice des manifestants ». Plusieurs de nos amis migrants nous ont dit la même chose ces jours-ci. Tous les yeux sont braqués sur l’hexagone depuis l’autre bout de l’Europe.
Beaucoup d’actions de soutien au mouvement social en France sont organisées en Grèce, presque chaque semaine depuis trois mois (...)
3 – POUR SOUTENIR NOS LUTTES ET NOS ACTIONS SOLIDAIRES
Ne faites quelque chose que si vous le pouvez. Surtout, ne vous affaiblissez pas si la situation est très difficile pour vous aussi. Nous nous adressons uniquement à celles et ceux qui peuvent : c’est le moment, si vous le voulez, si vous le pouvez. Cette fin de mois d’avril et ce mois de mai vont être déterminants. (...)
4 – TROIS FILMS À VOTRE DISPOSITION ET BIENTÔT UN QUATRIÈME ! (...)