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Depuis lundi dernier et les tirs de roquettes depuis Gaza, on entend se multiplier les appels à un "retour au calme". Mais de quel "calme" parlent-ils exactement ?
Julien Salingue /https://threader.app/thread/1392820070561337351
Article mis en ligne le 20 mai 2021

#Israel #Palestine #GazaUnderAttackTypique, ce communiqué du ministère des Affaires étrangères français qui "appelle l’ensemble des acteurs à faire preuve de la plus grande retenue et à s’abstenir de toute provocation pour permettre un retour au calme dans les plus brefs délais." 2/17En clair, il faudrait revenir à la situation antérieure au 10 mai.Ah bon ?

Ci-dessous quelques chiffres pour illustrer le "calme" auquel certains se réfèrent.

3/17Entre le 1er janvier 2019 et le 10 mai 2021, au moins 167 Palestinien·ne·s ont été tués par les forces armées israéliennes (contre 12 Israélien·ne·s tués).

4/17Entre le 1er janvier 2019 et le 10 mai 2021, au moins 330 logements palestiniens ont été détruits par Israël, ce qui a mis près de 1200 personnes à la rue, dont 50% d’enfants.

5/17Entre le 1er janvier 2019 et le 10 mai 2021, plus de 11.500 Palestinien·ne·s ont été arrêtés par Israël, dont plus de 1500 mineur·e·s.

6/17Entre le 1er janvier 2019 et le 1er janvier 2021, le nombre de colons juifs en Cisjordanie est passé d’environ 438.000 à environ 475.000 (soit une augmentation de 8,5%). En incluant les colons de Jérusalem-Est (environ 230 000), la barre des 700.000 a donc été franchie.

7/17Entre le 1er janvier 2019 et le 1er avril 2021, plus de 1200 attaques ont été perpétrées par des colons contre des Palestinien·ne·s et/ou contre leurs biens (magasins, champs, etc.). Soit plus d’une par jour en moyenne.

8/17Ce qu’illustrent ces chiffres, que l’on pourrait multiplier, c’est la situation que vivent au quotidien les Palestinien·ne·s, faite de violences, d’expulsions, d’arrestations, de dépossession.

9/17Et au-delà des chiffres, on pourrait aussi parler des contrôles quotidiens au checkpoint pour quiconque veut/doit se déplacer, des humiliations infligées sur lesdits checkpoints, de l’omniprésence de l’armée israélienne, destinée à rappeler qui est le maître.

10/17Des contrôles quotidiens qui matérialisent l’absence totale de liberté de mouvement, laissée totalement au bon vouloir des autorités israéliennes qui peuvent chaque jour arbitrairement changer les règles et interdire de déplacement n’importe qui.

11/17Sans oublier le blocus de la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 15 ans, avec deux millions de personnes enfermées dans un territoire de 365 km2, dont plus de la moitié vivent sous le seuil de pauvreté et 80% dépendent de l’aide alimentaire.

12/17Sans oublier les discriminations institutionnalisées contre les Palestinien·ne·s d’Israël et les Palestinien·ne·s de Jérusalem, à propos diverses ONG parlent désormais de "crime d’apartheid" — au même titre que les Palestinien·ne·s de Cisjordanie et de Gaza.

13/17Sans oublier les millions de réfugié·e·s palestiniens à qui Israël interdit de revenir sur leurs terres alors que, dans le même temps, les Juifs et Juives du monde entier sont régulièrement appelés à venir s’installer en Israël, à Jérusalem et en Cisjordanie.

14/17 Voilà ce qu’ils appellent le "calme".Cela s’appelle en réalité l’oppression coloniale.

Et c’est contre cette oppression que les Palestinien·ne·s se révoltent, pour rappeler au monde qu’ils et elles ont des droits et qu’ils et elles n’ont pas l’intention d’y renoncer.

15/17Ils et elles méritent tout notre soutien, tandis que les tenants du "calme" colonial ne méritent rien d’autre que notre mépris.

16/17PS : Les divers chiffres viennent de B’Tselem (ONG israélienne), du Palestinian Prisoners Club (ONG palestinienne) de l’OCHA (département de l’ONU), du PCBS (bureau central des statistiques palestinien) et du CBS (bureau central des statistiques israélien).

17/17 (Source : https://threader.app/thread/1392820070561337351)