
Alors que le gouvernement prépare l’Acte III de la décentralisation, les collectivités locales demandent à être plus impliquées dans la définition de la politique énergétique de demain. Reste à déterminer quel est le meilleur échelon de gouvernance.
Le Grenelle de l’environnement a pour l’heure donné un rôle de planification aux régions, avec les schémas régionaux climat air énergie (SRCAE). "Mais nous ne souhaitons pas qu’il y ait de tutelle entre collectivités. Nous voulons être coauteurs des schémas de transition", souligne Martial Saddier.
Plusieurs raisons poussent les communes à vouloir jouer un rôle central dans le domaine de l’énergie. "Les collectivités locales ont assumé la première transition énergétique au début du XXe siècle. Elles ont joué un rôle important jusqu’en 1947, date où les nationalisations et la mise en place des services publics de l’énergie ont mis fin aux productions et aux gestions locales de l’énergie", analysaitClaude Bellot, sénateur de Charente Maritime.
En tant que bassins de vie, les communes et communautés de communes sont au plus près des activités économiques et sociales. Elles peuvent mener des actions en matière de maîtrise de l’énergie. "Elles peuvent aussi jouer un rôle essentiel dans la mobilisation des ressources locales, comme le bois, la géothermie", souligne l’élu de Charente Maritime. Enfin, le développement des énergies renouvelables peut constituer un atout économique pour les collectivités, "encore faut-il que les retombées économiques bénéficient aux territoires et non à quelques opérateurs privés", indiquait Martial Saddier. (...)
Autre problématique : celle de la péréquation car tous les territoires ne sont pas égaux en matière de production d’énergie. "Nous sommes à un carrefour de l’histoire : combiner production nationale et locale", estime Michèle Bellon.