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Histoires ordinaires
De la Bretagne au Cambodge, Kim Tan est sur tous les fronts
Article mis en ligne le 8 novembre 2012
dernière modification le 5 novembre 2012

Né au Cambodge il y a 63 ans, Kim Tan a fait sa vie en France. Ses parents n’ont pas survécu au régime khmer rouge. Mais il n’a pas oublié son pays natal. À l’âge de la retraite, il y séjourne plusieurs mois par an. Tout en s’investissant pour autrui, en France.

Restaurateur à Rennes et spécialisé dans la cuisine asiatique, Kim Tan vient de raccrocher pour de bon son tablier. Il éprouve le besoin de souffler et de faire le tri dans ses multiples activités bénévoles. Le moment est venu de retourner à l’essentiel : le pays qui l’a vu naître. Plus de 30 ans après le génocide, le Cambodge est encore loin de retrouver la quiétude d’une société apaisée, même si des procès ont tenté de rendre un peu de justice aux victimes. (...)

C’est en 1994 que Christian et Marie-France des Pallières sont interloqués par le spectacle d’enfants en loques remuant les immondices dans une odeur à vomir, jour et nuit, au milieu des pelleteuses. Ils apprennent qu’ils sont envoyés par leurs parents pour gagner quelques sous. Certains sont battus par leur père, d’anciens soldats, parce qu’ils n’ont pas ramené assez d’argent. Les plus petits sont volés par les plus grands. Les deux Français auraient pu rentrer chez eux couler des jours tranquilles.

Sous le choc, ils décident de demeurer sur place. Impossible de se résigner à abandonner les petits chiffonniers à leur enfer. Ils commencent par apporter des bols de riz. Puis ils installent un dispensaire pour soigner les blessures. Les accidents sont fréquents dans ce dépotoir, où il n’est pas rare que les enfants se fassent écraser par les bulldozers. Au fil du temps, la structure prend de l’ampleur. Une classe est construite, puis une autre. Mais il ne suffit pas d’apprendre à lire, à écrire, à compter. Alors des filières à l’apprentissage d’un métier sont mises en place.
(...)