
A New York comme à Paris : la police de Bloomberg comme celle de Sarkozy veulent interdire aux indignés de s’abriter sous des tentes ou d’user de sacs de couchages… Malgré un harcèlement hallucinant, cela fait une douzaine de jours que les manifestants tiennent bon, sur le parvis de la Défense, malgré les flics, la pluie et le froid. (... )
Malgré la pluie qui prit le relai, le campement a tenu, mais sans tente, sans couverture de survie ni possibilité de s’abriter à proximité.
Les jours suivants, le harcèlement continua presque chaque soir. La journée, les curieux et les travailleurs du coin pouvaient contempler la reconstruction inlassable du village.
Les médias de passage pouvaient enfin titrer fièrement « les indignés existent aussi en France ». Ils interviewèrent ces marginaux ayant choisi de se détourner de la démocratie représentative.
Et ils posaient toujours la même question, comme un disque rayé : « pourquoi y a-t-il si peu d’indignés en France » ?
Le premier réflexe des militants est de dire que le harcèlement permanent des forces de l’ordre les empêche de réfléchir à une réponse constructive. Et pour proposer un avenir différent que celui qui nous est imposé… il faudra attendre de reconstituer la bibliothèque artisanale détruite.
On pourrait aussi avancer l’idée que les indignés français ont mal traduit le message de Stéphane Hessel, refuseraient le bricolage associatif sensé acheter la paix sociale, que les partis politiques fonts encore rêver les gens ou que le message « une démocratie réelle maintenant ! » est trop difficile à relayer. (... )