
L’engouement pour le bio est une bonne nouvelle pour la planète. Mais la réglementation bio n’interdit en rien les monocultures de plusieurs centaines d’hectares, fortement émettrices de CO2 pour la production et le transport. Reporterre a demandé à Biocoop, Bio C’Bon et La Vie Claire de raconter comment ils s’approvisionnent en fruits et légumes.
Depuis plusieurs années, la demande des consommateurs a augmenté, et l’offre a suivi. Ce qui devrait être une bonne nouvelle pour la planète. Sauf qu’une agriculture à la fois bio, intensive et industrielle est apparue et s’est développée. Ces exploitations en monoculture s’étendent sur des dizaines ou centaines d’hectares et produisent toute l’année, sans tenir compte des saisons. Majoritairement situées à l’étranger (Europe du Sud, de l’Est, Amérique latine), elles ne sont pas avares d’émission de CO2 lors de l’exportation, ou de coûts énergétiques lors de la production. Elles sont en revanche bien plus radines sur les droits sociaux de ceux qui y travaillent.
Les principales enseignes françaises du bio tiennent-elles compte de cela et restreignent-elles leurs importations de fruits et légumes ? Trois chaînes de magasins bio parmi les leaders du secteur — La Vie Claire, Biocoop et Bio C’ Bon — ont répondu aux questions de Reporterre sur leur approvisionnement en fruits et légumes. (...)
Mais l’explication « C’est le client qui choisit », entendue lors de chaque entretien, est gênante. Parce qu’elle a trop été entendue dans le discours des grandes et moyennes surfaces. Et parce que ces magasins bio se veulent écologiquement exigeants (Biocoop), responsables (La Vie Claire) et respectueux de l’environnement (Bio C’Bon). Alors, comment expliquer que la responsabilité repose sur le client ?