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Infomigrants
Dans les Alpes, les associations d’aide aux migrants se disent "harcelées" par la Police aux frontières
Article mis en ligne le 20 janvier 2021

L’association Tous Migrants qui vient en aide aux exilés qui traversent les Alpes pour rejoindre la France, s’inquiète du harcèlement policier dont elle se dit victime. Arrêtés pendant les maraudes en montagne, à Briançon, les membres de l’association se plaignent des très nombreuses amendes qu’ils reçoivent, disent-ils, pour non-respect du couvre-feu. Et s’inquiètent du sort des migrants interceptés par la Police aux frontières.

"La situation est ubuesque". C’est avec ces mots qu’Agnès Antoine, membre de Tous migrants, dans la ville de Briançon, au pied des Alpes françaises, évoque les maraudes de son association. "Il fait -15 degrés, les exilés risquent leur vie pour traverser la montagne et arriver en France et au lieu de les aider, nous sommes harcelés". L’association reproche aux forces de l’ordre et aux membres de la Police aux frontières (PAF) de les entraver dans leur aide humanitaire.

"Depuis le 6 janvier, nous avons déjà récolté une trentaine d’amendes pendant nos maraudes de soirées pour non-respect du couvre-feu", explique-t-elle. Les associations sont pourtant autorisées à prolonger leurs activités au-delà de 20h avec une attestation. Les bénévoles assurent que les forces de l’ordre n’en ont que faire. (...)

"Les contrôles arbitraires, notifications d’amendes, auditions libres et autres pressions envers les citoyens et citoyennes qui chaque soir essaient de porter assistance aux exilé(e)s se sont multipliés", peut-on lire dans un communiqué publié par Tous Migrants et Médecins du monde. (...)

Contactée par InfoMigrants, la préfecture des Hautes-Alpes se défend de harcèlement et de contrôles abusifs. "Les services chargés du contrôle aux frontières agissent dans le respect des règles de droit et des personnes qu’elles contrôlent", explique-t-elle dans un communiqué. (...)

"La PAF nous demande de venir chercher des migrants dans leurs locaux"

Pour Agnès Antoine, le comportement de la police est surtout incompréhensible. "Ils nous harcèlent et dans le même temps, ils nous demandent de les aider, de venir chercher des migrants quand ils sont dans les locaux de la PAF. Parce qu’ils ne savent pas quoi faire d’eux. C’est vraiment dingue". (...)

"Ce sont beaucoup de familles avec des femmes enceintes, des enfants et même des bébés en bas âge".

Depuis le mois de septembre 2020, les maraudes ont permis de porter assistance à 196 personnes, écrivent les bénévoles de l’association.