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DEBUT DE MUTINERIE AU CRA DU MESNIL
Article mis en ligne le 23 août 2013

22 août 2013.

Lorsque nous arrivons vers 10h, nous voyons 3 policiers se démener
pour menotter un homme plaqué au sol dans la zone de vie n°3 du CRA3.
Quelques minutes auparavant, un autre retenu aurait été violemment
maîtrisé par 5 policiers au même endroit. La violence avec laquelle
les policiers interviennent suscite la colère de l’ensemble des
retenus des deux CRA qui assistent à la scène, derrière les grilles
des différentes zones de vie qui se font face ; ils se mettent à crier
et à taper contre les grilles pour protester. D’un coup, une grille
cède côté CRA2. Aucun retenu ne tente de s’échapper mais c’est la
panique chez les policiers qui se déploient dans le CRA, certains
armés de matraques ou de bombes lacrymogènes.

Cet incident a été déclenché par un événement des plus banals : le
ballon avec lequel les retenus jouent au foot a atterri dans une autre
zone de vie du CRA3, actuellement fermée, et un retenu a escaladé la
grille de séparation intermédiaire à l’intérieur de l’enceinte du CRA3
pour aller le chercher ; cela arrive souvent. Mais cette fois, les
policiers ont réagi comme s’il s’agissait d’une tentative d’évasion
alors qu’à l’évidence, ce n’était pas le cas. A noter que les
policiers en question appartiennent à une brigade avec laquelle il y a
très souvent des tensions avec les retenus. De nombreux fonctionnaires
de police avec lesquels nous avons discuté par la suite nous ont
affirmé qu’avec une autre brigade, la situation n’aurait jamais
dégénéré de la sorte.

Dans les heures qui suivent, l’ambiance est électrique et on sent que
ça peut s’embraser à tout moment. Alors qu’un début de bagarre éclate
entre deux retenus, des fonctionnaires du CRA2 sont appelés en renfort
 ; il y a alors presque autant de policiers que de retenus au dans la
zone de vie du CRA3.

En début d’après-midi, les retenus mettent le feu à deux cellules
simultanément, dans les bâtiment 4 et 6 du CRA3. C’est de nouveau la
panique, les policiers accourent avec des extincteurs et maîtrisent le
départ de feu ; les pompiers sont appelés en renfort. Tous les
bâtiments sont alors fermés et les retenus se retrouvent assis par
terre dans la zone de vie, cette grande cour où il n’y a que deux
bancs.

Compte tenu du climat qui règne à l’intérieur du CRA, la direction de
la PAF du CRA3 décide d’annuler les escortes prévues pour le TGI de
Meaux. Le JLD refusera de prolonger la rétention des retenus non
présentés, estimant que le sous-effectif policier allégué pour
justifier de leur absence n’est pas une circonstance insurmontable.

Quant aux deux retenus qui ont été violemment maîtrisés, l’un
retrouvera la zone du CRA après quelques heures d’isolement, tandis
que l’autre passera la journée en garde à vue, avant de revenir au CRA
en attendant d’être convoqué devant le tribunal correctionnel
(probablement mardi), vraisemblablement pour outrage et rébellion.

De très nombreux retenus, indignés par le comportement des policiers,
souhaitent alerter les associations et instances compétentes de cet
incident, selon eux entièrement imputable à cette brigade de police.