
Emmanuel Macron a annoncé le 21 octobre dernier que la France allait se retirer du Traité sur la charte de l’énergie (TCE), ce traité qui retarde, renchérit ou bloque la transition énergétique. Une excellente nouvelle : après des décisions similaires de l’Italie (2016), l’Espagne, les Pays-Bas & la Pologne, l’annonce de la France aurait pu sonner le glas du TCE.
Mais le diable se cache dans les détails : ce lundi14 novembre, lors d’un vote au Conseil de l’UE des affaires étrangères, la France pourrait accepter que l’UE en reste membre, ce qui prolongerait d’autant la durée de vie de ce Traité nocif. Ce serait incompréhensible et incohérent. AIDEZ-NOUS !
Le Haut Conseil pour le climat a rappelé dans un avis éloquent que le TCE même un peu modernisé, n’était pas compatible avec la décarbonation du secteur de l’énergie et a recommandé un retrait coordonné du TCE par l’ensemble des États-membres de l’UE.
Voter POUR la modernisation du TCE comme va le faire la France, empêcherait un tel retrait coordonné, rapide et collectif. En pleine #COP27, la France doit être cohérente : si elle se retire du TCE parce qu’il n’est pas climato-compatible, alors ce n’est pas pour que l’UE en reste membre. Comme la Belgique, l’Espagne et la Pologne la France doit refuser de soutenir ce TCE modernisé.
Explications rapides : sous le feu des critiques depuis des années, le TCE a été l’objet d’un processus de modernisation. Ce TCE « modernisé » prolonge trop longtemps la protection des énergies fossiles et prévoit même d’étendre cette protection à de nouveaux investissements dans l’énergie (CSC, biomasse, hydrogène, etc). Ce lundi 14 novembre, les États de l’UE doivent justement décider de la position de l’UE sur ce TCE modernisé. Visiblement à la demande de la France, la Commission européenne a bidouillé le texte soumis au vote ce lundi pour obtenir que les États qui veulent se retirer du TCE n’empêchent pas l’UE d’en rester membre et d’accepter ce TCE modernisé qui ne supprime pas tous les dangers du TCE.
Le Haut Conseil pour le climat a rappelé dans un avis éloquent que le TCE même modernisé n’était pas compatible avec la décarbonation du secteur de l’énergie et a recommandé un retrait coordonné du TCE par l’ensemble des États-membres de l’UE. (...)